L’acquisition de GreenCitizen par Simplicity, le 22 février, est l’occasion de faire le point avec Guy Lecurieux Lafayette, co-fondateur et Directeur du développement de GreenCitizen.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Quelle est votre vision de la Smart city ?
Guy Lecurieux Lafayette : Simpliciti et Greencityzen partagent une vision commune de la Smart city comme une ville intelligente et durable, en insistant sur l’aspect durable. Il s’agit, grâce aux solutions connectées, à l’intelligence artificielle, de mieux piloter les services aux usagers : transports, déchets, eau, assainissement, énergie, parkings, etc. Et ce au bénéfice de l’exploitant mais aussi des citoyens et de l’environnement.
Par exemple, instrumenter les avaloirs du réseaux pluvial et analyser les données, grâce à notre solution Hummbox, permet de mieux organiser les tournées de curage et d’économiser les déplacements inutiles tout en évitant le rejet de déchets dans l’environnement. De même, Simpliciti instrumente les camions de ramassage des déchets et analyse les données, via sa solution Geored, pour optimiser les tournées.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Quels sont vos domaines d’intervention respectifs ?
Guy Lecurieux Lafayette : Simplicti conçoit et fournit des solutions pour la collecte des déchets, que ce soit au porte-à-porte, en points d’apport volontaire (PAV) ou sur rendez-vous. Leurs solutions permettent de mieux répartir les moyens en termes de véhicules et de personnel. Ils ont aussi des solutions pour la mobilité : transport à la demande, transport de personnes à mobilité réduite, transport scolaire, transport de marchandises.
GreenCitizen apporte des solutions pour gérer les réseaux d’assainissement, les réseaux pluviaux ou l’irrigation des espaces verts. Par exemple, pour les espaces verts, nos solutions connectées d’arrosage intelligent permettent d’identifier les causes de fuites ou de pannes et de réaliser de 40 à 70% d’économies d’eau en apportant juste ce dont les plantes ont besoin. Des villes comme Martigues, Marseille, Paris ou Toulouse y ont recours. Nous fournissons aussi - essentiellement aux ONG y compris l’ONU - des solutions pour l’accès à l’eau potable dans les camps de réfugiés.
L’eau, l’industrie, les nuisances : A quelle logique répond cette fusion ?
Guy Lecurieux Lafayette : Le groupe Simpliciti, basé à Aix-en-Provence, existe depuis une trentaine années et emploie environ 150 personnes. Indépendant depuis un an via une opération de LBO, il a choisi une stratégie de croissance par acquisition de sociétés intervenant dans des domaines complémentaires, afin d’enrichir son portfolio de solutions à proposer aux collectivités. GreenCitizen est la quatrième acquisition en trois ans, et le chiffres d’affaires dépasse désormais 25 millions d’euros.
GreenCitizen est une société plus petite mais profitable, basée à Marseille. Nous n’avions pas besoin financièrement de nous faire racheter mais avons trouvé une correspondance entre les deux sociétés en termes de mission et de vision. L’association nous offre une force de frappe plus importante pour aller toucher les clients.
Les noms Simpliciti et GreeCityzen sont conservés et les trois co-fondateurs de GreenCityzen restent aux commandes de la société. Nous nous adressons en effet à des métiers différents (déchets, transport, assainissement…) et nos interlocuteurs ne sont pas toujours les mêmes, selon les périmètres de compétences. Les deux sociétés interviennent sur le marché national comme international, mais pas forcément dans les mêmes pays. Nous allons dans un premier temps jouer la complémentarité de nos gammes pour nos clients respectifs actuels. Nous gardons nos deux forces de vente et commençons à les former à la gamme de l’autre, à partager les bonnes pratiques, etc.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Quel est votre positionnement face à la concurrence ?
Guy Lecurieux Lafayette : La particularité de Simpliciti comme de GreenCityzen est d’être des fournisseurs de solutions verticales intégrées. Nous ne fournissons pas uniquement du hardware (capteurs, instrumentation), ou uniquement des plateformes logicielles, mais des solutions complètes allant de l’acquisition des données à leur exploitation et leur restitution, s’appuyant sur une vraie expertise métier.
Simpliciti installe ainsi de l’électronique sur les véhicules de collecte des déchets (géolocalisation, pesage, reconnaissance RFID des poubelles, …) et fournit les plateformes logicielles qui analysent et exploitent les données à différents niveaux. De même notre solution pour l’arrosage intelligent, par exemple, inclut des sondes d’humidité, des contrôleurs de vannes, des compteurs connectés et les couches logicielles nécessaires pour exploiter ces données et superviser l’arrosage. Nous apportons également une vraie expertise agronomique.
Nous nous distinguons donc à la fois des instrumentistes et des éditeurs de logiciels. Nos clients sont les collectivités ou les grands groupes délégataires comme Veolia, Suez ou Saur qui peuvent intégrer nos solutions dans des environnements plus vastes comme Aquadvanced ou Hubgrade.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Peut-on attendre des nouveautés en termes d’offre ?
Guy Lecurieux Lafayette : Dans un premier temps, nous nous appuierons sur des synergies évidentes. Par exemple, nos capteurs de niveaux, développés pour les avaloirs et le réseau d’assainissement, peuvent tout aussi bien équiper des PAV et permettre ainsi de déclencher la collecte de déchets lorsqu’elle devient nécessaire. Il s’agit de promouvoir nos solutions actuelles avant, dans un deuxième temps, de collaborer à des développements nouveaux, par exemple dans le domaine de l’intelligence artificielle.
