Jean-François Soussana, vice-président d’Inrae en charge de la politique internationale et expert du GIEC, a été nommé par le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, parmi les 29 experts du comité scientifique du Sommet 2021 des Nations-Unies sur les systèmes alimentaires (Food Systems Summit 2021).
Le
sommet 2021 sur les systèmes alimentaires, organisé par les Nations-Unies
doit apporter une contribution essentielle à l’agenda 2030 des Objectifs
de développement durable. L’objectif est de sensibiliser et de susciter
l’engagement pour transformer les systèmes alimentaires mondiaux, à la fois
pour lutter contre le triple fardeau de la malnutrition (faim, carences en
micronutriments, surpoids et obésité) et pour protéger l’environnement et le
climat.
Pour préparer ce sommet, le secrétaire général des Nations-Unies a formé un comité de pilotage associant 26 membres représentant les porteurs d’enjeux (issus de plusieurs pays, dont la France, et d’organisations internationales) ainsi qu’un comité scientifique indépendant de 29 experts, référents dans leur domaine au niveau mondial.
Jean-François Soussana apportera son expertise sur les relations entre agriculture, alimentation, changement climatique et ressources naturelles. Il contribue déjà à l’expertise sur ces enjeux au niveau national (Haut Conseil pour le Climat), européen (mission de la commission européenne sur la santé des sols et l’alimentation) et international (auteur de plusieurs rapports du GIEC, dont le rapport spécial sur les terres en 2019).
La
crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 a contribué à la prise de
conscience de la nécessité de systèmes alimentaires plus inclusifs et
résilients, contribuant à limiter les risques de futures pandémies. Le
changement climatique ajoute de nouveaux défis aux systèmes de production, en
accentuant la survenue de conditions extrêmes : sécheresses, inondations,
incendies. Or nos systèmes alimentaires sont une partie du problème, avec une
contribution à près de 30 % des émissions de GES mondiales et des pertes et
gaspillages alimentaires atteignant environ 30 %. Ils participent en outre à 80
% de la déforestation mondiale, à la perte de la biodiversité, à la dégradation
des sols et des ressources en eau. Leur transformation fait donc partie des
solutions majeures pour atteindre les objectifs du développement durable,
puisqu’elle pourrait amener des co-bénéfices pour la santé, la biodiversité, le
climat, les sols, l’eau et la lutte contre la pauvreté.