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La méthanisation territoriale fait son chemin

30 janvier 2025 Paru dans le N°478 à la page 50 Dans le dossier : Valorisation du biogaz : des stratégies aussi techniques qu’économiques ( mots)

Les territoires, qui doivent éliminer des déchets organiques provenant des ménages, des industries de bouche, des espaces verts, etc. peuvent opter pour le compostage direct ou la méthanisation.

Cette dernière est portée par des acteurs comme Engie Bioz, TotalEnergies, Suez Organique, entre autres, ou directement par la collectivité. En France, la réglementation interdit de mêler les boues des STEU à la ration. « En STEU, le coût de la ration est nul puisque les boues sont produites sur place. En méthanisation territoriale, il faut assumer le coût de collecte, de transport, de déconditionnement et d’incorporation des déchets dans la ration du digesteur » précise Jean-René Pouzin, Business Developer chez Prodeval. Une dimension à prendre en compte dans le calcul de rentabilité, donc. « En termes de valorisation, la plupart des plateformes de méthanisation territoriale épurent leur biogaz pour injecter le méthane dans le réseau. C’est vrai pour la dizaine d’usines que nous avons équipées en France » précise Benoît Wernette, de Méthavos.

Si la plupart des STEU pratiquent la méthanisation par voie liquide dans des réacteurs « infiniment mélangés », les territoires ont plus de choix étant donné la nature de leurs intrants. Ils peuvent opter pour la voie liquide … en rajoutant de l’eau à leurs déchets, ou la voie dite sèche (ou pâteuse). La première est actuellement majoritaire, mais la voie sèche a des arguments à faire valoir. Elle est en effet plus adaptée à la nature des intrants, ne consomme pas d’eau, demande moins d’apport de chaleur et produit un digestat solide plus facile à charger, épandre ou composter. Elle représente en revanche un investissement initial plus important et demande plus de suivi, avec plus de personnel à demeure. La rentabilité économique est donc plus délicate à assurer. Des acteurs comme Méthavos, Strabag, Vinci ou Engie Bioz proposent cependant ce type de procédé. 

Le principe : la ration, pré-mélangée pour arriver à la bonne siccité, est introduite dans une enceinte hermétique et ensemencée régulièrement par son propre percolât liquide. Cela se fait en silos bâchés, en fosses ou en « garages » pour les procédés discontinus, majoritaires. Méthavos propose pour sa part une voie sèche continue : la ration est constamment introduite à une extrémité d’un tunnel parallélépipédique où elle séjourne de 20 à 30 jours, et le digestat en ressort à l’autre extrémité, tandis que l’effluent liquide repart en tête dans la ration. Un système d’agitation breveté met en jeu plusieurs axes verticaux entraînant des pales assurant un brassage « multizones » lent (1,2 tour/ minute) afin d’homogénéiser le milieu et évacuer les poches de gaz. 

En France, Methavos opère un digesteur « vitrine », celui du groupe Lingenheld auquel appartient la société, sur son site d’Oberschaeffolsheim, près de Strasbourg (Bas-Rhin). Par ailleurs, elle conçoit, fabrique et met en oeuvre des installations pour des opérateurs comme Engie, par exemple en Eure-et-Loir à Marboué et Auneau, en Seine Maritime à Saint Léonard, Saint-Jean-de-Folleville et Hautes Falaises ou dans le Loiret à Corquilleroy.

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