L'usine Egger de Rambervillers, dans les Vosges, reçoit chaque année 700 000 tonnes de bois brut qu'elle transforme en quelque 600 000 m2 de panneaux décoratifs et produits complémentaires à base de bois. Elle fournit les fabricants de meubles, agenceurs d'intérieur, architectes ou enseignes de bricolage de pays comme la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, le Benelux et l'Italie. Sur ce site comme sur l'ensemble de son parc, le groupe international Egger – d'origine autrichienne – poursuit une stratégie environnementale ambitieuse, allant de la sylviculture au recyclage des déchets. Au menu : gestion durable des forêts, traçabilité complète des produits (norme ISO 38200) et économie circulaire. A Rambervillers, cela impliquait de traiter par de la chaux les fumées de la chaudière brûlant les déchets. Egger a fait appel à Sodimate, qui en quatre mois a conçu, fabriqué et livré une solution complète et immédiatement fonctionnelle.
La solution, bien connue, consiste à traiter les fumées à la chaux, laquelle capte les polluants par adsorption. Les particules de chaux souillée sont ensuite arrêtées par un filtre. « Nos équipes techniques ont esquissé une solution avec un grand producteur de chaux. Cette société nous a alors conseillé de nous tourner vers Sodimate pour réaliser le système de traitement. Nous avons ainsi rencontré ces véritables spécialistes de la manipulation des matériaux pulvérulents, avec lesquels nous avons fait affaire » se souvient Pascal Labourdique.
Une solution sur mesure
Dans la centrale à biomasse de Rambervillers, les fumées sortant de la chaudière passent dans une gaine précédant un filtre à manches de grandes dimensions. Ce dernier retient plus de 99.9% des poussières. Enfin une cheminée rejette les gaz chauds dans l'atmosphère. C'est donc au niveau de la gaine qu'il convenait d'injecter la chaux.
Sodimate a proposé une solution complète comprenant :
• Un silo de stockage cylindro-conique. Cette unité en polyester, de 17 mètres de hauteur et trois de diamètre intérieur, offre un volume de stockage de 80 m3. Elle peut ainsi contenir jusqu'à 40 tonnes de chaux éteinte en poudre – avec une granulométrie maximale de 300µm dans le cas de Rambervillers. L'ensemble est équipé d'un cône de sortie d’un dévouteur mécanique et de percuteurs pneumatiques pour faire descendre la chaux, de sondes de niveau et d'un système de pesage. Ainsi bien sûr, que de tous les équipements requis de sécurité et d’inspection.
• Un système d'extraction et dosage, un système de régulation du débit puis de transfert pneumatique de la chaux jusqu'au flux de fumée. C'est à ce niveau que Sodimate met en œuvre des technologies propriétaires, uniques sur le marché.
• Un asservissement par boucle PID : la quantité de chaux injectée dépend à tout moment du taux de pollution dans les fumées. Ce dernier est mesuré par une sonde à HCl installée en sortie de cheminée, dont le signal est envoyé en 4-20 mA vers l'automate de régulation. La composition des fumées peut en effet beaucoup varier selon ce que la chaudière brûle à un moment donné.
• L’ensemble du système est bardé de capteurs pour assurer son bon fonctionnement. Poids du silo, niveau de chaux, vitesses de rotation des différents moteurs, pressions, etc. : tout est contrôlé par une armoire de commande, à laquelle est ajouté un coffret déporté permettant le pilotage à distance.
Des contraintes fortes, une technologie originale
Relativement classique dans son principe, l'installation d'Egger doit toutefois répondre à des exigences particulières. Première contrainte, économiquement évidente : injecter à chaque instant la quantité de chaux nécessaire, ni plus ni moins. C'est là qu'intervient l'atout maître de Sodimate : le dévoûteur doseur, seul appareil du marché capable de réaliser en une fois les opérations de vidange du silo et de dosage de la chaux. L'installation vosgienne couple un dévoûteur à turbine ZDM 400 à un doseur DDMR 40 SCF. L'ensemble, équipé de tous les moteurs et capteurs nécessaires, est asservi à la sonde à HCl, dont le signal agit sur un variateur de fréquence commandant le moto-réducteur du doseur. Selon la consigne reçue de l'automate, le dévoûteur-doseur peut envoyer de 1,66 à 8,33 grammes de chaux par seconde, soit de six à trente kilos par heure.
Il est également primordial de répartir uniformément l'apport de chaux dans le volume de fumée à traiter, qui atteint à ce point une température de 180°C. Un tuyau de transfert en polyuréthane, partant du silo, guide la chaux sur une longueur de 40 mètres, dont 10 mètres à la verticale, jusqu'à la gaine. La chaux est propulsée par une soufflante munie d'un variateur de fréquence. Le tuyau débouche sur une canne d'injection en acier pénétrant jusqu'au centre de la gaine. Le réactif n'est donc pas injecté en périphérie de la veine de fumée mais diffusé en son cœur même, ce qui assure un mélange homogène entre les fumées et la chaux.
Rapidité et confiance
Après des discussions initiales au printemps, les représentants de Sodimate ont visité le site de Rambervillers en juillet 2020 pour affiner leur proposition. De la commande, passée à cette occasion, à la livraison, il s'est déroulé quatre mois. Quatre mois durant lesquels Sodimate a finalisé la conception, construit puis intégralement testé l'installation en atelier. Arrivé mi-novembre sur le site vosgien, l'ensemble a été installé en deux jours. « Après une journée d'essais à vide, ils ont mis l'installation en service. Le soir du deuxième jour, le résultat était là » résume Pascal Labourdique. Une rapidité et une ponctualité essentielles car l'Apave Alsace avait d'ores et déjà planifié pour le 25 novembre un contrôle de conformité des rejets. Résultat de cette inspection : les fumées de la chaudière sont désormais conformes aux exigences. Selon les responsables du site, ils n'ont jamais dépassé les seuils réglementaires depuis.
Comme d'habitude avec Sodimate, l'installation est arrivée accompagnée d'une documentation technique complète. « Sodimate est une grosse structure qui sait faire les choses : ils ont fourni des plans bien faits et un document technique détaillé de plus de mille pages. Nous n'avions jamais reçu une telle documentation pour une installation de ce niveau » affirme Pascal Labourdique.