Cette petite commune des Yvelines vient d'inaugurer 1.500 mètres de canalisations neuves DN 200 mm entièrement en polypropylène. Représentant un montant de 1,3 millions d'euros, les travaux sont destinés à séparer les eaux usées des eaux pluviales.
« Préférez-vous que le réseau existant devienne le réseau
d'eaux usées ou le réseau d'eaux de pluie ? » C'est la question qu'a
posé le Syndicat d’assainissement de la région d’Orgeval, aux résidents de la
commune de Morainvilliers (78). L’enquête a conduit à la décision
d’affecter le réseau existant à la récupération des eaux de pluie et de
construire un réseau neuf pour la collecte des eaux usées. La particularité du
nouveau réseau est d'utiliser des regards et des accessoires entièrement en
polypropylène fournis par Rehau.
Un réseau intégralement en polypropylène
L'ensemble forme un système homogène sans disparité de durée de vie.
Tubes et accessoires, issus de la gamme Awaduckt PP, sont conformes à la norme NF
1852-1 et titulaire de la marque de qualité NF 442 relative aux produits de pleine masse. « Garantir cette conformité facilite l'obtention de subvention auprès des Agences de l'eau »,
avance Thomas Grün, chargé d'affaires.
Ce n'est pas le seul avantage. Pour une plus grande facilité de mise
en œuvre, les tubes Rehau sont manuportables : un tube de 200 mm de diamètre et
3 m de long pèse seulement 30 kg. Il n’y a pas de sens obligatoire : ces tubes
peuvent s'emboiter dans un sens ou dans l'autre. Avec comme élément
d'étanchéité un manchon en EPDM équipé d’un joint serti, ils résistent à 2,5
bar en pression et 0,8 bar en dépression. Ils supportent un pH de 2 à 12
pour ce qui concerne leur tenue chimique. Naturellement le système complet en polypropylène Rehau peut bénéficier d'une garantie décennale. « S’il se produit un dommage, c'est nous qui
prenons en charge la totalité de la prestation depuis le changement de la pièce
jusqu'au travaux de réparation », explique le chargé d'affaires.
C’est dans son usine de Bourges que Réhau fabrique les tubes et les
regards de la gamme. « Bourges se trouve à moins de 300 km de Morainvilliers.
Cela a simplifié les approvisionnements forcément », souligne Thomas Grün.
Des travaux en plein centre-ville
Après six mois de travaux pas si simples, qu'il a fallu mener en plein
centre, le syndicat a inauguré fin décembre une nouvelle infrastructure de 1500
mètres équipée de 50 regards visitables. « Ces travaux étaient devenus
nécessaires. Alors qu’il y avait jusqu’ici un réseau unitaire, nous passons
maintenant à une collecte séparative », explique Stéphanie Faivre,
coordinatrice du projet. Le syndicat, qui au total gère un réseau d’eaux usées de
55 km et un réseau d’eaux pluviales de 37 km pour les trois communes d’Orgeval,
de Morainvilliers et des Alluets-le-Roy, a commencé par dédoubler les canalisations
sur les premiers kilomètres. Les travaux réalisés concernent la dernière étape.
« Nous terminons par Morainvilliers parce que c’est la commune la plus
compliquée à mettre en chantier », justifie l’ingénieure.
Le projet comportait plusieurs difficultés. En raison du lieu des travaux, la
mairie a dû couper la circulation et aménager une déviation sur 6 km durant certaines
phases du chantier. Surtout, à cause de l’encombrement du sous-sol, l’entreprise
de travaux, Cise TP, a dû creuser à 4 m de profondeur pour trouver une place à
côté des autres réseaux : eau potable, gaz, téléphone, éclairage public,
électricité. « En lisant les relevés donnés par géoradar, nous nous sommes
rendus compte qu’il manquait de place sur deux tronçons. Nous avons dû demander
à ERDF de déplacer le câble de haute tension sur ces deux tronçons : 70 m
pour l’une et l’autre des portions », explique Stéphanie Faivre.
Par ailleurs, en creusant le sol, les ouvriers ont rencontré des eaux
de résurgence ainsi que l’argile verte de nature à affaiblir la portance des
sols, il a fallu poser des blindages à palplanches dans plusieurs rues,
notamment la rue principale. C’est sans compter le fait que le syndicat
d’assainissement a proposé aux habitants qu'ils délèguent la maîtrise d'ouvrage
pour la mise en séparatif des branchements se trouvant au niveau de leurs
propriétés. Cette proposition alourdi le planning.
Un réseau dimensionné pour l’avenir
Pour mener à bien les travaux, l'entreprise de TP, quant à elle, a
travaillé dans les règles de l'art : rabotage de la chaussée, ouverture des
tranchées, évacuation de la terre, blindage aux endroits où cela était nécessaire,
puis pose du lit, des tuyaux, des gravillons et remblayage et compactage
pour terminer. Cise Tp a évacué 5,5 m3 de terre, posé 500 tubes de 3 m et
installé 50 regards en diamètre 800 ou 1000 selon les emplacements, le tout en
mobilisant trois équipes de six ouvriers au plus fort des travaux. Le rabotage
a été réalisé grâce une raboteuse de 1 m, l'excavation grâce à des pelles de 14
t pour le réseau principal et 5,5 t pour les branchements. L'évacuation de la
terre, elle, a été prise en charge par trois camions en rotation. « Après
le réglage du fond de fouille par méthode au laser, nous posé un lit drainant
et des gravillons sur 10 cm puis les tubes et de nouveau des gravillons
sur 15 cm. Nous avons par la suite fait un remblayage en béton concassé et nous
avons compacté tous les 30 cm pour terminer », explique Patrick Vilain qui
a conduit les travaux. Aujourd'hui, le chantier est terminé à 85 % : il
reste à poser l'enrobage après reprofilage des chaussées, cette tâche sera
sous-traitée à l'entreprise Colas. Au marché, il est prévu 13 cm de gras
de bitume et 6 cm d’enrobé alors que les tests préalables obligatoires ont
montré l’absence d’amiante, comme le souligne le Cabinet Merlin qui a réalisé
la maîtrise d’œuvre. « Il n’y avait pas de raison de rencontrer de
l’amiante. On est dans une région où on en trouve rarement. Simplement il
fallait réaliser ce test puisqu’il est obligatoire », explique Nourédine
Saidat, ingénieur d’affaires.
Les travaux représentent un budget de 1,3 millions d’euros dont 30 %
sont financés par l’Agence de l’Eau et 20 % par le Département des Yvelines.
Le projet n’est pas totalement terminé puisqu’il comprend trois tranches
conditionnelles dont deux concernent la réfection de la chaussée. « Les
travaux ayant déstructuré la chaussée dans deux rues, il sera nécessaire de refaire
l’enrobé dans ces deux rues, pas seulement sur la largeur de la tranchée mais sur
la pleine largeur de la chaussée », justifie Stéphanie Faivre. La troisième
tranche conditionnelle concerne l’installation temporaire d’un déversoir
d’orage qui sera supprimé lorsque la totalité des branchements particuliers
auront été mis en conformité. Dans un souci d’anticipation des évolutions des
années à venir, le nouveau réseau tient compte projet de construction d’un
nouveau lotissement à la sortie de Morainvilliers.
Hanne-Lys Meyer