COLAS Environnement, spécialisée dans la dépollution des sols et des nappes phréatiques depuis plus de 30 ans, a récemment réalisé un projet de mise en sécurité d’un ancien site industriel dont les activités ont cessé il y a quelques années. Cette opération illustre la nécessité de développer une approche multi-techniques. Le phasage des différentes opérations est essentiel.
Pour répondre aux besoins de la société,
le monde industriel a puisé généreusement dans l’ensemble des ressources
naturelles disponibles durant plusieurs décennies. Aujourd’hui, la problématique
de gestion durable de ces ressources devient une priorité sociétale,
environnementale et politique. Le développement durable s’impose donc, tant sur
les questions de consommation par exemple, que sur la gestion des fonciers
ruraux, urbains et industriels.
La valorisation des terrains en friches est,
de ce fait, une nécessité en France. Pour la plupart, les friches industrielles
sont impactées par les activités anthropiques ayant eu lieu en leur sein durant
des dizaines d’années. Les polluants présents dans les sols et les nappes
phréatiques des sites et les déchets retrouvés sur ces terrains peuvent être
plus ou moins facilement identifiés et identifiables à travers le processus de
gestion des sites et sols pollués.
C’est dans ce cadre que COLAS Environnement
est amené à proposer des solutions de gestion de sites pollués au foncier
valorisable. La filiale du groupe COLAS, spécialisée dans la dépollution des
sols et des nappes phréatiques depuis plus de 30 ans, a récemment réalisée un
projet de mise en sécurité d’un ancien site industriel dont les activités ont
cessé il y a quelques années.
Sur ce site, des impacts élevés en
hydrocarbures totaux et BTEX (Benzène, Toluène, Ethlylène, Xylène) ont été relevés
sur plus de 13.000 m². D’anciennes cuves à fioul, gasoil et essence ainsi qu’une
zone d’utilisation d’huiles de coupe avaient été identifiées comme sources
potentielles au stade du diagnostic environnemental. Les zones investiguées
montraient des impacts en zone non saturée et saturée avec un spot de quelques
centaines de m² présentant une phase pure flottante d’hydrocarbures au toit de
la nappe phréatique.
« Pour répondre à la problématique complexe du projet, nous avons adopté une
approche multi techniques permettant de répondre aux objectifs communs du Plan
de Gestion et de l’Arrêté Préfectoral du site tout en gardant à l’esprit
que l’optimisation financière doit être recherchée » explique Jonathan
Senechaud de COLAS Environnement. « Notre
stratégie de réhabilitation a été de mettre en œuvre, zone par zone et en
fonction de la géologie, de l’hydrogéologie et de la nature des polluants des
méthodes de traitement adaptées et efficaces ».
La première phase de travaux a consisté
en la mise en œuvre d’un confinement de la zone source d’impact en LNAPL (Light
Non Aqueous Phase Liquid) par voile mince vibré. Cette paroi de faible
perméabilité (K < 10-7 m/s) encrée dans le substratum à 11 m de profondeur par
rapport au terrain naturel a permis d’enrayer la mobilité de la phase pure
d’hydrocarbures et des produits dissous en nappe. Cette méthodologie a permis
d’éviter de lourdes opérations de terrassement et d’évacuations de terres
impactées en filières de traitement hors site assurant ainsi la viabilité du projet
sur les aspects financiers et environnementaux.
Un traitement par pompage / écrémage /
réinjection a ensuite été mis en œuvre avec pour objectif d’extraire de la
masse polluante rapidement du sous-sol et de confiner le panache de dissous impactant
les eaux souterraines du site. Le système de réinjection des eaux traitées
permet également d’accélérer les phénomènes de lessivage des impacts en nappe.
En moins de 12 mois, l’unité de traitement a permis d’extraire plus de 7.000
litres de phase pure constituée principalement d’huiles usagées.
En parallèle à ces deux premiers axes de
sécurisation du site et de traitement, des opérations de terrassement ont été
réalisées et environ 3.000 m3 de terres impactées ont été mises en biotertre.
Une quatrième zone impactée en HC C5-C12 et BTEX a quant à elle été traitée par
venting.
Dans ce type de projet, une réflexion
précise sur le phasage des opérations est nécessaire et permet notamment de
prendre en compte les risques et nuisances engendrées par les prestations à
engager. Pour contrôler ces derniers, l’équipe de COLAS Environnement et de ses
partenaires a mis en place différents types de contrôles : mesure des
émissions de poussières et de polluants, mesures vibratoires au droit des
habitations présentent à proximité immédiate du site, mesure des émergences
sonores… « Nous savons qu’aujourd’hui, un
projet réussi nécessite une maîtrise parfaite de l’ensemble des contraintes,
une maîtrise des coûts et des objectifs de réhabilitation et cela doit se
construire tout au long de la phase d’étude et des différentes étapes de
réalisation d’un projet à l’aide d’une ingénierie forte, souligne Nicolas Calvayrac,
ingénieur d’affaires chez COLAS Environnement. Aussi, l’ensemble du cycle QHSE du chantier doit être intégré au
travail quotidien des équipes et sur ce point, nos objectifs sont
clairs : zéro accident, zéro émission non maîtrisée, zéro exposition non
maîtrisée ».