Traitement, stockage et régulation : avec HydroMaxx, Rehau présente une solution de traitement des eaux de ruissellement qui présente cette particularité de s’insérer dans un système désormais complet de gestion des eaux pluviales en milieu urbain. Explications.
L’atteinte
du bon état écologique des masses d’eau, fixé par la directive-cadre européenne
sur l’eau, impose une prise en considération de plus en plus importante des
eaux de ruissellement, notamment en milieu urbain. Ces eaux, qui lessivent des
zones parfois très fréquentées, peuvent se charger en substances polluantes
comme de l’huile, de l’essence, du plomb, du cuivre ou du zinc et nuire
gravement au milieu naturel lorsqu’elles s’y déversent sans traitement
préalable.
Lorsque le foncier est disponible, la solution la plus économique consiste généralement à collecter les eaux de ruissellement puis à les acheminer vers un bassin de rétention qui assurera un prétraitement aérobie avant restitution à débit contrôlé dans un exutoire ou au réseau d’assainissement. Mais l’urbanisation croissante et la densification de nos villes rendent ces solutions de moins en moins accessibles. Pour faire face à cette situation, des solutions ont été développées qui s’insèrent dans le tissu urbain sans pour autant nécessiter d’espace spécifique.
Les
structures alvéolaires ultralégères (SAUL) s'inscrivent dans cette
logique : elles permettent de stocker et de réguler les eaux pluviales en
s’insérant facilement sous la voirie, les parkings, espaces verts, etc… Mais
ces ouvrages nécessitent d’être protégés contre le colmatage et les risques de
diffusion des polluants collectés. Des solutions ont été développées qui
permettent d’assurer la pérennité de leurs fonctions hydrauliques en limitant
la pollution des eaux évacuées à l'aval ou infiltrées dans les sols
sous-jacents. C’est le cas du Rausikko HydroMaxx, un nouveau système modulaire
de prétraitement des eaux pluviales développé par Rehau qui complète et protège
les bassins de rétention ou d'infiltration.
Un système
modulaire de prétraitement des eaux pluviales
« En complément de la retenue des particules solides, HydroMaxx permet de
traiter l’ensemble des métaux lourds qu’il s’agisse de cuivre, de zinc, de
plomb, ainsi que les huiles minérales légères, et d’une manière plus générale
tous les polluants que l’on peut trouver dans les premières eaux de
ruissellement qui sont aussi celles qui sont les plus chargées en polluant »,
explique Dominique Anceaux, Directeur du Département Génie Civil et Infrastructures
chez Rehau. C’est un dispositif de traitement adapté aux aires industrielles ou
aux parkings par exemple, mais qui peut aussi reprendre les eaux de toitures
métalliques pour les traiter. « Il ne
s’apparente à aucun type d’ouvrage connu. Ce n’est pas un décanteur, ce n’est pas
non plus un séparateur d’hydrocarbures, c’est un système de traitement
spécifique qui permet de
reprendre, sur une surface urbanisée d’environ 2.000 m², et de traiter avec un abattement > à 90%, l’ensemble des métaux lourds
», souligne Dominique Anceaux. HydroMaxx repose sur un système physico-chimique induisant une
réaction avec des composés d’oxydes de fer qui permettent la précipitation du
zinc, du plomb et de tous les métaux lourds contenus dans les eaux de
ruissellement.
Tout à la fois compact et modulaire, l’ensemble HydroMaxx résulte de l’association d’un module de sédimentation SediClean permettant de séparer les particules solides telles que le sable, les poussières de freinage et les résidus de pneus avec une unité d'adsorption et de filtration HydroClean pour séparer les particules fines, les huiles minérales ainsi que les substances polluantes dissoutes telles que le plomb, le cuivre et le zinc. Le passage de l’eau à l’intérieur de l’unité de filtration, par simple phénomène d’adsorption, va précipiter les ions métalliques à l’intérieur de ce filtre « Toute l’intelligence du système réside dans la vitesse à laquelle on fait travailler l’adsorption et l’écoulement à l’intérieur, explique Dominique Anceaux. On travaille à des vitesses très faibles, de l’ordre de 0,05 m/s, de façon à optimiser la cinétique de l’adsorption sur le filtre ».
Le filtre en lui-même ne nécessite qu’un
entretien léger : « on le
nettoie tous les ans et après chaque gros événement pluvieux par simple rinçage
et on change le substrat d’adsorption en moyenne tous les 4 ans, en fonction de
la charge de pollution. Ce substrat est aspiré de la même façon que des boues
et sera acheminé vers la filière de traitement adaptée.
En traitant à la fois la pollution sous forme
solide et dissoute contenue dans les eaux de ruissellement, HydroMaxx permet aussi
à Rehau de proposer aux aménageurs une chaine de traitement désormais complète.
« Le principe
de fonctionnement de l’HydroMaxx suppose obligatoirement une sédimentation en
amont, souligne Dominique Anceaux. Cette
fonction est assurée par le SediClean. De même, un séparateur d’hydrocarbures,
placé en amont de l’HydroMaxx peut permettre de mettre en place une chaine de
traitement en cascade ».
L’HydroMaxx s’insère donc facilement dans la chaine
logique des dispositifs de traitement des eaux de ruissellement en les
complétant sans pour autant les remplacer. Préparé et chaudronné au sein des
usines Rehau, il se pose très simplement, comme un regard.
Testé outre Rhin par l’IKT (Institut pour les Infrastructures
souterraines) selon le référentiel pour les installations de traitement des
eaux de ruissellement du DIBt (Deutsche Institut für Bautechnik), il dépasse
les prescriptions pour la retenue quasi totale de substances filtrables, huiles
minérales et de métaux lourds et dispose des marges de manœuvre suffisantes
pour palier les incertitudes liées au fonctionnement en conditions réelles.
Comme pour tous les
ouvrages de traitement décentralisés, le dimensionnement est essentiel. « Nous nous appuyons
sur une méthode de calcul et de dimensionnement qui nous permet, en fonction de
la sensibilité du milieu récepteur, de la nature des polluants et des débits à traiter,
de dimensionner précisément les équipements nécessaires » assure Dominique Anceaux.
L’HydroMaxx, commercialisé depuis plusieurs
mois déjà en Allemagne, commence à trouver ses premières applications en
France, notamment sur les parkings et les aires de production industrielles. « En France, nous sommes en retard par
rapport à d’autres pays européens sur ces notions de qualité d’eaux de rejets.
Mais nous sommes persuadés que ce type de solution sera porté par les
évolutions règlementaires qui ne manqueront pas d’intervenir dans le domaine de
la qualité de rejets des eaux pluviales dans le milieu récepteur »,
assure Dominique Anceaux.
Associé au dispositif de stockage SAUL Rausikko
Box, il constitue un maillon indispensable d’une chaine de traitement complète et
homogène des eaux pluviales en milieu urbain.
HydroMaxx parait donc promis à un bel avenir
d’autant que Rehau poursuit ses développements qui pourraient permettre
d’élargir, dès la fin 2017, son champ d’applications vers d’autres problématiques,
voire d’autres types de polluants.