Que ce soit pour répondre à des obligations réglementaires, satisfaire les exigences de GRDF ou suivre leur procédé, les opérateurs doivent mesurer différents paramètres le long du procédé de méthanisation.
Cela va du pouvoir méthanogène de la ration à la qualité du biométhane, en passant par la biologie du réacteur. Les instrumentistes comme Cleanair Europe, Chromatotec, Endress+Hauser, Krohne, Hach Lange, Sewerin, SRA Instruments, Vaisala ou Xylem Analytics proposent divers capteurs ou analysuers en ligne à cet effet. Les analyses complexes, ou le contrôle réglementaire, restent toutefois l’affaire de laboratoires indépendants comme Carso, Explorair, Inovalys, Intertek, Quad-Lab, SGS France ou WESSLING France. « En ce qui concerne la ration, nous observons depuis 4-5 ans une augmentation de la demande d’analyse d’échantillons de boue de STEU. » affirme Robin T’Jampens, responsable du pôle Valorisation des déchets chez WESSLING. Même s’il existe des solutions en ligne pour surveiller le bon déroulement de la digestion dans le réacteur, WESSLING recommande des tests réguliers au laboratoire pour sécuriser l’outil industriel. « Au lieu de ne le faire que lorsqu’un problème est survenu, mieux vaut réaliser un contrôle mensuel (ou bimensuel) pour identifier les dérives et intervenir avant d’être obligé de vider la cuve et perdre plusieurs semaines ou mois de production.» estime Robin T’Jampens.
Signe de l’importance croissante de la demande, qui pour WESSLING n’est toutefois pas portée seulement par les STEU urbaines, la société vient de quadrupler la surface de son laboratoire de Lyon afin de traiter les échantillons de méthanisation en France. De son côté, SGS France, qui réalise de nombreux prélèvements et analyses sur les biogaz, biométhane et syngaz, constate une augmentation des demandes pour essais de garantie sur la partie méthanisation des STEU. En effet, le biogaz produit devra respecter un certain nombre de critères avant de pouvoir être injecté dans le réseau ou de pouvoir être utilisé dans une unité de cogénération. Dans le premier cas, une non-conformité entraînera des coupures au niveau du poste d’injection, dans le second, la mauvaise qualité du gaz produit pourra causer des pannes voire la casse du moteur. On comprend donc ici tout l’intérêt de vérifier la bonne efficacité des dispositifs d’épuration au vu des investissements des STEU dans le cadre de la méthanisation.
La société Inovalys ajoute par ailleurs : « L’analyse du BMP évalue la capacité d’un substrat organique à produire du biogaz par
méthanisation. Au laboratoire d’analyses Inovalys, nous reproduisons les conditions anaérobies des installations de méthanisation, notamment en condition mésophile, à une température
de 35 à 40°C. L’échantillon est mis en contact de l’inoculum
dans nos mini-réacteurs et va ainsi méthaniser. Inovalys dose
simultanément les différents biogaz et leur proportion relative
(CH4, CO2, H2S, N2, O2, H2) pendant une durée déterminée (6 à
8 semaines). La cinétique de production des biogaz est suivie
jusqu’à ce que la courbe atteigne un plateau. À la fin, les résultats sont analysés pour déterminer le potentiel méthanogène du
substrat. Cette analyse est cruciale pour prédire le rendement
en biogaz des installations de méthanisation et optimiser leur
fonctionnement ».