Obligations réglementaires, enjeux économiques et environnementaux, adaptation au changement climatique : les pertes en eau préoccupent tous les exploitants de réseaux d’eau potable, petits et grands, en milieu rural comme en milieu urbain. « Aujourd’hui, même les petites collectivités locales s’équipent de capteurs de bruit, afin de détecter les fuites » constate Maxime Kieffer, responsable commercial et marketing chez Sewerin France. Ici, les data loggers jouent un rôle essentiel (voir dossier n° 424 : « Recherche de fuites : les outils se diversifient pour répondre à toutes les stratégies »).
Avec un réseau s’étendant sur plus de 36.000 km et alimentant 2,5 millions de consommateurs sur 200 communes, la société Wallonne des Eaux (SWDE) doit à la fois garantir la satisfaction de ses clients grâce à un haut niveau de performance, tout en maintenant des coûts d’exploitation les plus bas possible. Elle a fait de la recherche de fuite l’un de ses axes stratégiques. 2.000 data loggers Lacroix Sofrel ont été installés afin de réaliser une sectorisation complète du réseau. Couplés aux débitmètres, ils enregistrent la pression chaque nuit entre deux et trois heures du matin, au minimum de consommation. Ainsi, l’entreprise localise rapidement les secteurs présentant une fuite, et agit au plus vite (réparation, réduction de pression…). En deux ans, la SWDE a déjà économisé 4 millions de m³.
D’autres fabricants comme Gutermann, Fastdétection ou VonRoll Hydro développent également des enregistreurs sonores.
Chez Gutermann, le Zonescan NB-IoT est le premier Logger corrélant à détecter les fuites d’eau via le réseau cellulaire « NB-IoT », la nouvelle norme de communication cellulaire « LTE » utilisée dans les smart cities pour la communication de données de machine à machine. Parmi les avantages de ce logger corrélant, une consommation d’énergie considérablement réduite (5 à 10 fois moins), la possibilité de remplacer les piles directement sur le terrain, une bonne communication depuis les bouches à clé et de faibles coûts de communication. Les Loggers sont déployés à des intervalles compris généralement entre 50 et 300 mètres, en fonction de la zone de déploiement et du matériau des conduites.
Avec Enigma3m, Primayer propose un data logger dédié à l’enregistrement audio des bruits sur le réseau. À Angers, 800 capteurs ont été installés. Coordonnés à la milliseconde près, ils construisent chaque nuit une cartographie complète du niveau de bruit dans le réseau. Les prélocalisateurs indiquent la position précise des fuites grâce au mode corrélation intégré. Ils sont disponibles pour des installations ponctuelles en pose/dépose ou pour une surveillance à distance permanente fournissant des données de fuite via les communications 3G, GPRS ou SMS. En 2018, les équipes de la ville ont pu ainsi détecter 50 fuites souterraines représentant 130 m³/heure, soit 720 m³ d’eau économisés par jour.
Avec le SePem 300 (cf. photo), Sewerin a rassemblé data logger et capteur en un seul boîtier. Le paramétrage et la répartition des loggers sur le réseau sont optimisés en fonction du type de conduites à surveiller. « Pour les conduites métalliques, un capteur tous les 400 mètres suffit, mais pour le PVC, nous les installons tous les 50 à 100 mètres » précise Maxime Kieffer. Grâce à ce maillage, les fuites sont non seulement quantifiées mais prélocalisées. Une solution retenue par Veolia Eau d’Ile-de-France (VEDIF), qui a complété ses 1.200 détecteurs de la génération précédente par 700 SePem 300 l’an dernier.