En enregistrant une nouvelle baisse d’activité de 8 % par rapport à 2014, l’année 2015 avait été considérée comme la « pire année des travaux publics » pour le secteur des canalisations d’eau et d’assainissement. Depuis le début de la crise en 2008, la perte d’activités du secteur s’élève à 1.152 millions d’euros pour la France entière.
En 2015, le chiffre d’affaires des entreprises de canalisations s’est élevé
à 5,2 milliards d’euros, dont 4,8 milliards pour les canalisations d’eau et
d’assainissement. Ce chiffre représente 14 % du chiffre d’affaires des
entreprises de travaux publics en France. Pour l’année 2015, Canalisateurs de
France estime le nombre de collaborateurs à 34 000, en baisse de 5 % par
rapport à 2014.
L’année 2016 pourrait marquer la fin de ces baisses consécutives avec une
stabilisation de l’activité : entre ?1 % et +1,5 % de chiffres d’affaires
par rapport à l’année précédente. Si les indicateurs recueillis par les
enquêtes de conjoncture de Canalisateurs de France sont globalement meilleurs
qu’en 2015, ils restent cependant négatifs pour la plupart ou très bas.
Les appels d’offres accusent une légère baisse de 3% en 2016, avec un
deuxième semestre difficile.
Pour Canalisateurs de France, le principal point noir reste le niveau des
prix exceptionnellement bas, résultat d’une concurrence toujours plus vive,
d’un niveau d’activité insuffisant et de l’inquiétude des entreprises face à l’avenir.
Malgré, une amélioration des carnets de commande, les entreprises peinent à
reprendre confiance.
L’attentisme reste également de rigueur face aux lois rétroactives et aux
échéances électorales. Il est également alimenté par les donneurs d’ordre qui
mettent toujours plus de temps pour attribuer les marchés.
Pourtant, le potentiel d’activité est bien là et le volume de travaux
pourrait être conséquent face aux enjeux liés au renouvellement des réseaux.
Pour accélérer le retour à la croissance, Canalisateurs de France et ses
délégations régionales ont continué en 2016, partout en France, à aller à la
rencontre des élus pour leur rappeler l’importance de l’investissement, de la
connaissance et de l’entretien des canalisations d’eau et d’assainissement. Mobiliser
les collectivités en refusant le discours ambiant de pessimisme et d’attentisme
est aujourd’hui primordial pour se projeter plus sereinement dans l’avenir.
Malgré les différentes prévisions de fin de la chute de l’investissement
local, voire de leur reprise, l’incertitude reste forte pour les collectivités
et par conséquent pour les entreprises. Les échéances de 2018 et 2020 dans le
transfert des compétences eau et assainissement ainsi que la suppression de 800
EPCI au 1er janvier alimentent un climat attentiste. Le niveau des marchés
publics reste en effet à un niveau faible fin 2016.
Si l’année 2016 a marqué la fin de la baisse, l’année 2017, sans être celle
d’une franche reprise, devrait cependant être celle de la stabilisation.