Comme l’ensemble des établissements d’enseignement, L’ENGEES a fermé ses portes le 18 mars 2020 et mis en place un plan de continuité d’activité comprenant à la fois la partie administrative et pédagogique. Le plan de continuité d’activité de l’école a anticipé deux grandes évolutions : le basculement très rapide de la totalité des formations au numérique et la généralisation du télétravail à l’ensemble des équipes d’appui avec une perspective de durée et un objectif de préparer l’après.
Avec la crise
sanitaire, l’ENGEES comme de nombreuses autres structures, a du se réorganiser
assez rapidement. Le plan de continuité avait commencé à être travaillé avant
la fermeture de l’école selon les directives du ministère de l’Agriculture dont
dépend l’école. Le travail à distance a été mis en place pour l’ensemble de la
communauté de l’école grâce aux dispositions prises par le service informatique
et le secrétariat général. Le service financier peut également poursuivre son
travail à distance grâce aux mesures prises par les services de l’université de
Strasbourg dont l’ENGEES partage les outils.
Côté pédagogique,
des premiers cours à distance ont pu être organisés dès le 18 mars, pour les
élèves-ingénieurs grâce à la mobilisation de la direction des études. José
Vazquez, enseignant-chercheur à l’ENGEES, a été l’un des premiers à tenter
l’expérience avec son cours d'hydraulique à surface libre donné via un système
de webconférence aux élèves de première année. « Le plus difficile, c’est de
se retrouver tout seul en face de son ordinateur. C’était une expérience
originale qui ne remplacera pas pour moi les cours en amphi mais dans la
situation actuelle, c’est une excellente idée en termes d’enseignement »
témoigne José Vazquez.
Agnès Hermann a
réalisé son TD à distance sur un logiciel de dessin assisté par ordinateur de
la même manière. « Les outils ont bien été documentés par le service
informatique, avec des tutoriels bien faits » indique-t-elle. Les élèves semblent avoir appréciés cette
solution en webconférence.
Thierry Schaetzle,
responsable du centre de documentation de l’école doit former les élèves à la
rédaction de leur mémoire de stage. Il a préféré utiliser un chat pour cette
formation. « L'activité menée s'y prêtait bien puisqu'elle donnait
l’occasion aux étudiants d'échanger entre eux autant qu'avec moi. C'est
pourquoi j'avais opté pour le chat plutôt qu'une webconférence, qui doit
difficilement permettre de gérer un groupe où chacun est amené à intervenir.
Les interactions sont évidemment plus limitées qu'en présentiel, et communiquer
par écrit est moins commode qu'oralement, mais nous avons pu assurer une séance
de questions/réponses assez dynamique, dans le sens apprenant-enseignant, mais
aussi entre apprenants. Le format oblige néanmoins à être très attentif et réactif
» précise-t-il.
Julien Laurent,
enseignant-chercheur de l’école utilise Moodle, la plateforme classique de
l’école pour le dépôt des ressources pédagogiques. Il a combiné cette solution
avec d’autres pour adapter ses cours proposés aux élèves de Mastère Spécialisé.
Il a développé un site web, utilise un canal de chat dédié durant des sessions
de rencontre avec le groupe, ainsi que le système de webconférence. « J'utilise
aussi une tablette pour écrire au stylet et projeter, et je proposerai en
introduction de faire avec eux une ‘mind map’. C’est finalement une multitude
de supports qui sont utilisés, choisis et adaptés en fonction des cours. Je
leur donne du travail à faire d'une session à l'autre, je mise sur leur
autonomie ! ».
Les visites et TP
sont remplacés par des visites virtuelles. Des ressources existent déjà sur
UVED par exemple.
« Concernant les
évaluations des Mastères Spécialisés, les idées actuelles sont de remplacer les
QCM par des oraux, quitte à restreindre les thématiques évaluées. Les rendus
(rapports) pourraient être remplacés par des Powerpoint. Les soutenances de
projet peuvent être réalisées sous la même forme d'échanges via une
webconférence. La contrainte serait de préparer de façon serrée des plannings
viables et de réguler s'il y a d'éventuelles difficultés techniques »
précise Pierre-Jean Dessez, responsable de la formation continue de l’école et
des mastères spécialisés.
Si l’ensemble des
étudiants semblent avoir les outils numériques pour pouvoir suivre ces cours à
distance, quelques élèves commencent à avoir des difficultés avec leur forfait
internet. Il sera étudié avec eux les solutions envisageables pour assurer
cette continuité pédagogique.
Comme la plupart
des grandes écoles, le point posant le plus d’inquiétudes sont les stages,
notamment les stages de fin d’études, incontournables en école d’ingénieur·e.
Des aménagements au cas par cas seront étudiés par les services avec chaque
étudiant et entreprise. Il s’agit de mettre en place des modalités alternatives
: télétravail, décalage du stage, report des dates, etc. « L’équipe du
Service Entreprises et Collectivités est largement mobilisée pour accompagner
au mieux les entreprises partenaires et mettre en place notamment les avenants
aux conventions de stages » indique Catherine Fraunhofer, responsable de ce
service.
« Dès début
mars, le plan de continuité d’activité de l’ENGEES a anticipé deux grandes
évolutions : le basculement très rapide de la totalité des formations au
numérique ; la généralisation du télétravail à l’ensemble des équipes d’appui
avec une perspective de durée et un objectif de préparer l’après, conclut
Jean-François Quéré, directeur de l’ENGEES. Dans les deux cas, ce n’était
pas évident au départ, mais on a eu un engagement extraordinaire de tous et on
peut dire que nous ne ferons plus demain comme on faisait hier ».