À l’occasion d’Aquatech 2025, Nijhuis Saur Industries (NSI) et NX Filtration (NXF) ont présenté le MONF (Mobile Nanofiltration), une technologie mobile intégrant des membranes à fibres creuses en nanofiltration pour traiter jusqu’à 85 m³/h d’eau. Conçu pour les industries confrontées à la pénurie hydrique, ce système modulaire combine l’expertise de NSI en traitement d’eau et la technologie de membranes de NXF, sans recours aux produits chimiques.
Le MONF cible l’élimination des micropolluants (médicaments, PFAS, pesticides), des sulfates et des matières organiques, avec une rétention sélective des minéraux essentiels. Ses membranes, dotées de pores de 1 à 10 nm, exploitent une double filtration physique et électrochimique, permettant une séparation efficace des ions divalents (Ca²⁺, Mg²⁺) tout en conservant les monovalents (Na⁺, Cl⁻). Cette spécificité technique répond aux exigences croissantes de réutilisation d’eau dans des secteurs comme la papeterie, où un pilote aux Pays-Bas a réduit de 70 % les prélèvements d’eau souterraine, ou l’agroalimentaire en Pologne, avec un traitement conforme aux normes de rejet. Pour les applications municipales, le projet pilote de Davao City aux Philippines permet de produire de l’eau potable à partir d’eaux de surface polluées grâce au MONF.
Déployé dès avril 2025, le système s’inscrit dans un marché mondial des membranes de nanofiltration en croissance de 10,1 % par an (projection 2024-2032), porté par la criticité des ressources et la réglementation sur les micropolluants. Contrairement à l’osmose inverse, la nanofiltration consomme jusqu’à 30 % d’énergie en moins, un argument relevé par Floris Jan Cuypers, PDG de NX Filtration : « Notre unité modulaire représente une avancée majeure pour le traitement durable, en abordant la pénurie sans compromettre l’efficacité énergétique. »
Menno Holterman, PDG de NSI, précise : « Cette technologie établit un nouveau standard pour l’économie circulaire de l’eau, en réduisant les coûts opérationnels de 25 % grâce à une maintenance simplifiée », alignant ainsi la solution avec les objectifs de réduction des coûts énergétiques et d'optimisation des ressources.
Cette innovation intervient dans un contexte où les solutions mobiles gagnent en pertinence face à la variabilité des sources d’approvisionnement. Elle rejoint des tendances sectorielles, comme les unités de dessalement mobiles ou les bioréacteurs à membranes, tout en se positionnant comme une alternative aux procédés classiques nécessitant des infrastructures fixes. Avec un taux de récupération d’eau atteignant 90 % dans les essais en conditions réelles, le MONF pourrait influencer les stratégies industrielles, notamment dans les zones soumises à un stress hydrique accru.