La Communauté de communes Baugeois Vallée a confié à OTV la construction d’une nouvelle station de traitement d’eau potable (STEP) à Pontigné. Ce projet, d’un montant de 7,11 M€ HT, vise à remplacer une installation obsolète par une unité de 150 m³/h conforme aux exigences réglementaires actuelles, notamment la directive UE 2020/2184. Il repose sur une approche multi-étagée combinant efficacité de traitement et résilience opérationnelle, avec une intégration poussée de la cybersécurité pour les systèmes de supervision.
La future STEP s’articule autour de six étages de traitement :
- Oxydation du fer dissous via une aération par cascade, avec un débit spécifique de 0,45 m³/m²/min.
- Décarbonatation chimique par injection de soude (NaOH) afin d’ajuster le pH entre 8,2 et 8,5 et précipiter les carbonates.
- Adsorption sur charbon actif en poudre (CAP), dosé à 15–20 mg/L, pour éliminer les micropolluants organiques.
- Filtration granulaire sur lit bicouche (sable/anthracite) avec lavage à contre-courant, assurant une vitesse de filtration de 10 m/h.
- Désinfection finale au chlore gazeux, avec une concentration résiduelle cible de 0,3 mg/L.
- Traitement des boues, comprenant l'épaississement des eaux de lavage et un système de lagunage adapté.
Le dispositif de supervision (SCADA) s’appuiera sur des protocoles de cybersécurité conformes à la norme IEC 62443, anticipant les risques croissants de cyberattaques sur les infrastructures critiques.
Ce projet illustre l’évolution des stations de traitement vers des solutions hybrides associant technologies éprouvées et innovations digitales. Cette approche pourrait inspirer de futures rénovations en France, où 20 % des STEP ont plus de 20 ans (données FP2E 2024).
L’intégration systématique de la cybersécurité dans les appels d’offres, encore marginale (≤ 15 % des projets en 2024), devrait se généraliser sous l’impulsion de la directive NIS2. Par ailleurs, l’adoption du CAP comme barrière anti-micropolluants, solution plus économique que l’ozonation, pourrait se développer dans les zones rurales, malgré les contraintes liées au stockage et au dosage.
Avec une mise en service prévue en 2027, cette STEP s’inscrit dans une dynamique de transition vers des infrastructures modulaires, sobres en énergie (–30 % grâce au photovoltaïque) et résilientes face aux risques physico-chimiques et cyber. En réduisant de 60 % les coûts d’exploitation par rapport aux solutions membranaires, elle constitue un modèle intéressant pour les collectivités confrontées à des budgets contraints et à un cadre réglementaire de plus en plus exigeant en matière de polluants émergents.