Pêche artisanale, commerce maritime international, Transmanche avec la liaison DieppeNewhaven, réparation navale, plaisance mais aussi base logistique pour l’éolien offshore, le port de Dieppe constitue un levier économique majeur à l’échelle de l’agglomération dieppoise. Le chantier de réhabilitation par retubage de l’ancien collecteur d’eaux pluviales conduit par Amiblu s’est révélé exemplaire tant sur le plan de la mise en œuvre que sur le plan humain. Retour sur l’exécution des travaux Cours de Dakar.
Pendant 10 mois, le port de Dieppe a été le théâtre d’importants travaux. En effet, depuis 2014, la route du cours de Dakar s’est effondrée 3 fois en raison du mauvais état du collecteur d’eaux pluviales qui longe le port, bloquant le passage de nombreux poids lourds et des grues mobiles nécessaires à la manutention des éoliennes. Afin de redonner à l’ouvrage toute sa capacité structurelle, rétablir son étanchéité, le protéger contre l’abrasion et la corrosion, et ainsi garantir la sécurité nécessaire aux usagers de cette voie très fréquentée, la communauté d’agglomération Dieppe-Maritime s’est donc lancée dans un ambitieux projet de réhabilitation représentant 8 millions d’euros.
Une nouvelle conduite PRV dans l’ancienne
Installé au 19è siècle, le collecteur est un ovoïde en béton qui, usé par le temps, n’est plus en mesure de supporter le passage régulier de grues pesant 490 tonnes. Situé à 5 mètres de profondeur, long d’1 km et mesurant 1,20 mètres de large et 2,20 mètres de hauteur, il s’agit d’un linéaire parmi les plus structurant du réseau d’assainissement de la ville puisqu’il permet d’évacuer une grande partie des eaux pluviales. Cet ovoïde a également la particularité de contenir une conduite de refoulement des eaux usées en fonte grise, de diamètre 350 mm, soutenue par des traverses en béton à mi section sur environ 850 ml.
Les premières réflexions sur une remise à neuf du collecteur au moyen d’une solution traditionnelle ont rapidement été abandonnées (durée trop longue, coût important, obligation de bloquer les deux voies de circulation) en faveur d'une réhabilitation du vieil ouvrage par retubage. Cette technique, qui consiste à renforcer de l’intérieur la structure de l’ovoïde à l’aide de coques en PRV, se révèle plus efficace et moins invasive. En effet, elle permet de s’affranchir du creusement de toute tranchée à ciel ouvert, limitant les perturbations pour le trafic et les riverains et permettant le rétablissement du cours de Dakar dans les meilleurs délais. Outre la réhabilitation de l’ovoïde, trois autres étapes importantes ont jalonné la vie du chantier : la dépose de l’ancienne conduite de refoulement et la création d’une nouvelle de diamètre 300 mm, en fonte, longue d’1,350 km positionnée sous le cours de Dakar à environ 1,30 m de profondeur. Ainsi que la mise en œuvre d’un poste de relevage anti crue. Soumis aux courants de la marée, l’ovoïde est vite saturé. L’eau est ainsi rejetée, ce qui provoque des inondations et bloque la chaussée. Ainsi installé, le poste de relevage permettra de gérer jusqu’à 4 500 m3 d’eau par heure.
Rebutage avec des tuyaux en PRV
Le chantier, qui s’est étalé sur plusieurs mois (d’octobre 2019 à l’été 2020), a nécessité dans un premier temps d’intenses travaux préparatoires. Afin de pouvoir commencer les travaux à l’intérieur de l’ouvrage, l’entreprise SADE, mandatée pour réaliser les travaux, a commencé par détourner les eaux pluviales qui se déversaient dans le collecteur au moyen d’une conduite de refoulement en surface et de 2 pompes : une de 200 m3 /h utilisée par temps sec et une autre de 1 000 m3 /h pour les jours de pluie. Une troisième pompe de 300 m3 /h permettant de gérer les eaux provenant des rues annexes. Le tracé a été découpé en 10 tronçons, avec 11 puits tous les 100 mètres. Afin de garantir la stabilité du sol, les équipes sur place ont coulé une chape de reprofilage et une enceinte avec des palplanches implantées à 15 mètres de profondeur est venue épouser les parois de fouille afin de garantir l’étanchéité de la zone de travail. Une fois les connexions établies en amont et en aval, l’ancienne conduite de refoulement et ces traverses ont pu être déposées à l’aide d’un rail de manutention. Et ce n’est qu’après avoir curé les dépôts organiques et autres déchets accumulés au fond du collecteur que ce dernier a pu être tubé avec une solution complète d’ovoïdes NC Line Amiblu à emboîtement mâle/femelle avec joint EPDM PN 1 type I. Au total, 500 ovoïdes NC Line en PRV de dimensions intérieures 1 024 x 1 923 mm d’une longueur de 2,50 mètres, ont été spécifiquement dimensionnés pour s’adapter à l’ouvrage existant. Parallèlement, Amiblu a fourni 11 regards tangentiels préfabriqués de DN 1 000 fixés par laminage afin d’assurer l’accès à la conduite après remblaiement de la fouille.
Les tuyaux NC Line ont été introduits
les uns après les autres, afin de reconstituer progressivement l’habillage
intérieur du réseau, en partant du milieu du collecteur pour, au fur et à mesure,
se rapprocher des deux extrémités. Chaque tuyau a été déposé à l’intérieur des
puits à l’aide d’un treuil électrique puis acheminé dans la structure d’origine
grâce à un chariot fabriqué spécifiquement.
Ils ont ensuite été emboités les uns aux autres. Une fois mis en place, l’injection d’un coulis bentonite ciment, assuré par une centrale 4 lignes suivant un remplissage en 3 passes, est venu combler le vide annulaire entre l’ancienne et la nouvelle conduite pour éviter les déformations et créant ainsi un système composite complet restructurant.
Les points d’injection sont espacés
d’environ 3 mètres en quinconce sur les côtés et en voûte. L’injection se fait
de façon gravitaire par mise en place du tuyau d’injection dans les percements
prévus à cet effet. La réhabilitation du collecteur au moyen de tuyaux ovoïdes
NC Line a rendu le processus d’installation non seulement plus sûr, mais aussi
beaucoup plus rapide grâce au faible poids des tuyaux PRV et à la non-ouverture
de la chaussée.
Conduite PRV : un choix évident
Cette installation est un nouveau succès pour Amiblu dont le savoir-faire et la qualité de ses solutions en PRV ont été déterminants pour l’obtention de ce contrat. « Amiblu a su répondu aux exigences de la communauté d’agglomération Dieppe Maritime et apporté la solution idéale pour ce projet en fabriquant des pièces sur mesure capables de s’adapter parfaitement à l’ouvrage existant. Les qualités remarquables du PRV ont également largement pesé en notre faveur. La légèreté des tuyaux facilite leur mise en œuvre, leur surface interne très lisse assure d’excellentes propriétés hydrauliques et empêche la sédimentation, la résistance à la corrosion et à l’abrasion des effluents transportés permettent une pérennité des canalisations d’au moins 100 ans. Amiblu a prouvé encore une fois que, hormis la haute qualité de ses tuyaux, l’accompagnement du client tout au long du projet et l’expertise technique de ses équipes ont été primordiaux » se félicite Gilles Gassine, responsable commercial zone Ouest chez Amiblu.