Un projet immobilier prévu sur ce site de l’est de la France était bloqué en raison de la présence d’une pollution des sols en naphtalène, hydrocarbures et de BTEX. Le défi portait aussi sur la gestion de l’humidité du sol, sur les incertitudes de la réponse au traitement de la chaux et sur la présence du naphtène qui est corrosif pour les matériaux et qui cristallise et sublime à température ambiante.
L’importance d’une conception poussée
Une conception poussée a donc été mise en œuvre, sur la base d’un test de laboratoire et d’un essai pilote terrain, pour anticiper les différentes problématiques et pouvoir garantir l’efficacité du traitement proposé.
Un test laboratoire de désorption thermique en colonne chauffé a donc été réalisé. Cet essai permet de simuler le plus finement possible les phénomènes se passant dans le sol et notamment la cinétique de désorption des polluants en fonction de la température. Il simule aussi le traitement des effluents et permet de réaliser un bilan massique des polluants extraits via les différentes phases, dissoute, pure et gazeuse. Cet essai a mis en évidence une température cible à atteindre de 80 °C, la nécessité d’un apport énergétique important, des taux d’abattement de 99 % et un problème de cristallisation du naphtalène dans les tuyauteries à anticiper sur le terrain pour ne pas colmater les réseaux.
Pour faire face à l’ensemble de ces contraintes, le dispositif de désorption thermique in-situ habituellement utilisé a subi de profondes modifications et a été testé lors d’un essai pilote terrain. Cet essai a duré 4 mois et a permis d’extraire plus de 600 kg de polluants et d’observer un abattement en polluants de 97 %. Le succès de l’essai pilote a permis à Soléo Services de s’engager sur l’atteinte des objectifs de réhabilitation.
L’installation du dispositif complet de désorption thermique in-situ s’est déroulée fin 2018 et début 2019. La zone traitée présentait une surface de 1.050 m² et une profondeur de 4 mètres. Le dispositif de désorption thermique était composé de 98 aiguilles de chauffage pour une puissance de 340 kW, de 28 aiguilles d’extraction de gaz, d’un réseau d’extraction chauffé et calorifugé, d’une unité de condensation des polluants et d’une unité de traitement des eaux et des gaz. Le traitement a duré 9 mois.
La bonne anticipation des différentes problématiques au stade de la conception a permis de relever l’ensemble des défis techniques et de mener à bien le chantier : une température moyenne des sols de 88 °C atteinte, respectant ainsi la température cible visée (80 °C). Plus de 5 tonnes de naphtalène ont été récupérés sous forme de cristaux purs, plus de 100 kg et 1.300 kg de polluant ont été extraits, respectivement sous forme dissoute et gazeuse. Une partie des polluants, estimée à plus de 3 tonnes, a été dégradée in-situ par thermolyse. Des sondages de réception ont été menés et la compilation de l’ensemble des analyses de sol ont permis de mettre en évidence des abattements en naphtalène, BTEX et hydrocarbures de plus de 90 % confirmant ainsi l’atteinte des objectifs de dépollution en 9 mois de traitement.