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Clichy-Batignolles : un quartier entier chauffé grâce à la nappe de l’Albien

13 mars 2017 Paru dans le N°400 à la page 12 ( mots)

Eau de Paris et la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) ont inauguré le 23 février dernier la centrale de géothermie à l’Albien dans la ZAC Clichy-Batignolles, du 17ème arrondissement de Paris. Cette centrale va permettre de puiser dans la nappe de l’Albien pour produire localement 83 % des besoins en chaleur de cet éco-quartier qui accueillera 7.500 habitants d’ici 2020.

Le projet Clichy-Batignolles, situé dans le nord-ouest parisien se déploie sur 54 hectares entre la rue de Saussure, le boulevard périphérique, les avenues de Clichy et de la Porte de Clichy et la rue Cardinet. Établi sur une ancienne friche ferroviaire, ce projet constitue la plus importante opération d’urbanisme parisienne réalisée dans la mandature en cours. Il est partie prenante du vaste territoire de rénovation urbaine de l’Arc de l’Innovation et s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan Climat-Energie Territorial de Paris. Il est actuellement en cours de réalisation et sera achevé en 2020.

À la recherche d’une solution de production de chaleur renouvelable pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire des futurs bâtiments de l’éco-quartier, la Ville de Paris et l’aménageur Paris Batignolles Aménagement, ont choisi en 2012 le projet proposé par Eau de Paris.

Structuré autour de forages à l’Albien, ce projet combine production de chaleur, eau de secours et fontaine publique : la fonctionnalité principale des puits reste la sécurisation de l’alimentation en eau de secours en cas de pénurie. La fonctionnalité secondaire est celle de fournir de l’énergie à partir d’un doublet géothermique.

Datant d’environ 100 millions d’années, la nappe à l’Albien s’étend sous tout le bassin parisien. Descendant à une profondeur moyenne de 600 m en restant au-dessus des nappes géothermiques du Néocomien (750 m) et du Dogger parisien (1000 m), cette ressource représente 700 milliards de m3 d’eau protégés des pollutions de surface et donc de très bonne qualité.

Dans le passé, une exploitation intensive à des fins industrielles (pressing, lavage de véhicules…) et pour l’alimentation en eau potable avait fait baisser le niveau de la nappe de l’Albien. Aujourd’hui, cette nappe est considérée comme une réserve stratégique d’eau potable par les pouvoirs publics qui en restreignent l’accès. Il s’agit avant tout de préserver la ressource pour un objectif d’alimentation en eau potable sécurisée. Les autres exploitations envisagées ne doivent pas avoir d’influence sur la ressource, ni qualitativement, ni quantitativement.

La Ville de Paris puise dans la nappe à l’Albien depuis plus d’un siècle. Utilisée aujourd’hui comme eau de secours, cette ressource précieuse est exploitée par Eau de Paris. La contrainte d’exploitation principale imposée aux forages à l’Albien depuis 1996 est l’obligation de réinjecter l’eau pompée dans la nappe après en avoir extrait les calories, tout en assurant la conservation de la qualité de l’eau réinjectée.

C’est ce que permet la technique du doublet géothermique, un procédé qui consiste à créer deux puits : un puits est dédié à l’extraction de l’eau chaude à près de 30°, un autre destiné à la réinjection de l’eau dans le sous-sol autour de 10°, après récupération des calories au moyen d’un échangeur de chaleur situé en surface. 

La chaleur ainsi produite par Eau de Paris sera vendue à la CPCU, qui se chargera de la distribuer aux bâtiments de l’éco quartier tout en assurant l’appoint et le secours d’approvisionnement grâce au réseau principal de chaleur parisien. L’installation Eau de Paris - CPCU devrait permettre de couvrir 83% des besoins en chaleur de cet éco-quartier à l’horizon 2020.

 

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