Le Conseil d’administration d’Eau de Paris a validé l’attribution du marché public pour la modernisation de l’usine de production d’eau potable d’Orly (Val-de-Marne). À l’horizon 2021, une nouvelle filière de traitement permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau de la capitale tout en anticipant les évolutions réglementaires, notamment en matière de traitement des substances dangereuses et des perturbateurs endocriniens.
Le Conseil d’administration d’Eau de Paris vient d’autoriser
la signature du marché relatif à la modernisation de l’usine d’Orly et à
l’évolution de sa filière de traitement d’ici 2021, attribué au groupement
Stereau/Razel Bec/Setec Hydratec/Les Ateliers Monique Labbé, pour un montant de
43 millions d’€.
Maillon essentiel de l’approvisionnement en eau de la
capitale, l’usine couvre 25 % de la production d’eau potable d’Eau de Paris. Pilotée
avec l’ensemble des autres unités de production d’Eau de Paris, elle peut
produire à elle seule de 90.000 à 300.000 m3/j d’eau potable, selon la demande.
Cette souplesse d’exploitation va encore être renforcée avec sa modernisation,
grâce à la possibilité d’un traitement par demi-usine. Ce fonctionnement plus
fluide devrait avoir un impact positif sur la consommation d’énergie, ainsi que
sur la sécurité d’approvisionnement en eau de la capitale.
Eau de Paris a par ailleurs souhaité anticiper les
évolutions réglementaires, notamment en matière de traitement des substances
dangereuses et des perturbateurs endocriniens (Bisphénol A et Beta-œstradiol).
Actuellement, ce traitement est assuré par des filtres à charbon actif en
grain. La nouvelle filière sera dotée de réacteurs à charbon actif à
renouvellement continu. Cette technologie permet d’abattre un spectre plus large
de micropolluants, notamment de polluants émergents. Le principe de double
barrière de traitement est conservé avec une deuxième phase de traitement par
réacteurs UV.
Les enjeux environnementaux n’ont pas été oubliés. Le
bâtiment qui accueillera la nouvelle filière s’intégrera à ce site implanté en bord
de Seine dans un espace préservé de 55 ha, tout en conciliant héritage du
patrimoine industriel et modernité. Face aux défis du changement climatique et
de protection de la ressource, le projet renforce la protection du site face
aux crues centennales. La « transparence hydraulique » de
l’ouvrage est un impératif : il ne perturbera pas les mouvements naturels
des eaux.
Toujours dans un souci de préservation de l’environnement,
le séchage solaire des boues filtrées, dans les lagunes du site, va être
pérennisé afin de limiter le recours aux réactifs chimiques et la consommation
d’énergie. Le charbon actif sera réutilisé après régénération.
Cette modernisation va par ailleurs augmenter la capacité
d’Eau de Paris à soutenir, en secours, les communes périphériques avec
lesquelles elle est maillée, grâce à son réseau interconnecté en aval.
L’usine d’Orly bénéficie en outre d’une réserve d’eau brute indépendante de la
Seine, qui lui assure deux jours d’autonomie même en cas de pollution majeure
du fleuve.
Après une première phase d’étude, les travaux devraient se
dérouler d’avril 2019 à juillet 2021. La définition du programme fonctionnel
des travaux, s’appuie sur le BIM, ou Building Information Modeling, un outil de
modélisation numérique des informations ou données du bâtiment. Il permettra
d’anticiper la maintenance et l’exploitation de l’usine et de mieux associer et
coordonner les divers intervenants, tant internes qu’externes, grâce à sa
dimension collaborative.