Le groupe belge John Cockerill et la société toulousaine Enosis annoncent la signature d’un partenariat, qui assurera le développement et la fourniture de systèmes de méthanation biologique baptisés LysoThane H2™ en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et au Canada.
Selon deux scénarios du plan transition 2050 de l'Ademe, 20 à 35 % de la consommation de gaz en France proviendra de méthanation biologique. Pour accompagner ce développement, la solution LysoThane H2™, qui réside dans le couplage des systèmes de méthanation biologique brevetés d'Enosis, ENOBIO® avec la digestion haute performance de John Cockerill, doit permettre d’augmenter de 60% la transformation des biodéchets en méthane renouvelable, sans nécessiter de matière première supplémentaires. De plus, le procédé assure le recyclage du dioxyde de carbone (CO2) contenu dans le biogaz.
En moyenne annuelle, une installation de méthanation ENOBIO® de 1 MW réduit les émissions de CO2 associées de 1 500 tonnes. ENOBIO® peut, au choix, recycler le CO2 émis par les unités existantes d'épuration du biogaz, ou traiter le biogaz produit par les unités de méthanisation, en substitution aux équipements actuels d’épuration. En tirant parti de l'énergie contenue dans la biomasse, LysoThane H2™ permet d'obtenir un bilan énergétique positif, tout en évitant l'utilisation de gaz naturel.
Lorsqu'elle est mise en œuvre dans une architecture Power-to-Gas, la solution LysoThane H2™ inclut la production d'hydrogène vert par électrolyse, ce qui permet de stocker dans le réseau de gaz existant, de manière flexible et sans limitation de capacité, le surplus d'électricité renouvelable produit par les parcs solaires et éoliens.
Objectifs de l’accord
Dans le cadre de l’accord de partenariat, les deux sociétés assureront conjointement la promotion et la vente de la solution en France (y compris dans les DOM-TOM), en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et au Canada. Au-delà des synergies commerciales, l'accord de partenariat permettra à Enosis de faire fabriquer ces installations au sein des ateliers de John Cockerill. Enosis et John Cockerill travailleront également au développement de technologies poussées dans le domaine du traitement des carburants et des gaz verts.
Pour Christophe Cassant, président de John Cockerill Environment, l’objectif de ce partenariat est aussi de favoriser la poursuite des échanges vers la production de différentes formes de biométhane issu des eaux usées ou des déchets: "Alors que nous cherchions à élargir notre offre de solutions biogaz, John Cockerill Environment a rapidement compris que les produits d'Enosis correspondaient bien à notre marché. Notre groupe étant le leader mondial de la fabrication d'électrolyseurs, il était d'autant plus important de saisir cette opportunité pour offrir des solutions intégrées uniques à tous les marchés de la valorisation énergétique des déchets, du stockage du carbone et du power-to-gas. Lorsque Industrya, le fonds de capital-risque dont John Cockerill est l'un des principaux actionnaires, a décidé d'investir dans Enosis il y a quelques mois, le développement d’une relation plus étroite est devenu une évidence. Nous sommes très heureux de conclure un partenariat industriel avec Enosis et nous sommes convaincus que, compte tenu de l'augmentation considérable des besoins en carburants renouvelables et en sockage du carbone, cette collaboration s'avérera très rapidement fructueuse pour les deux partenaires."
Vincent Guerré, PDG d'Enosis, ajoutant : « Nous sommes extrêmement heureux et honorés de ce partenariat avec John Cockerill, un Groupe international doté d'une forte culture industrielle et entrepreneuriale, et un acteur clé du marché de la gestion des déchets et du biogaz. John Cockerill et Enosis partagent la même volonté de développer des solutions visant à réduire les émissions anthropiques de CO2, tout en permettant la production de gaz et de carburants à partir de matières premières renouvelables dans une approche locale et circulaire. Tout en respectant l'indépendance d'Enosis, ce partenariat est stratégique et permettra de soutenir notre croissance ».