Maintenance prédictive, pilotage à distance, efficacité énergétique…. Les apports de l’IoT (Internet of things) dans l’industrie sont multiples et les attentes immenses. Entre la chute du prix des capteurs, la banalisation du cloud, l’explosion des capacités de calcul dédiées au big data ou encore les progrès de l’intelligence artificielle, tous les éléments sont réunis pour l’essor de l’usine digitale, selon les experts de Xerfi. Encore balbutiant, le marché mondial de l’IIoT (Internet industriel des objets) devrait rapidement progresser pour atteindre 246 milliards d’euros d’après Boston Consulting Group. Pour l’heure cependant, l’industrie 4.0 reste encore pour l’essentiel une affaire de grands groupes.
L’industrie
4.0 est porteuse de nombreuses promesses selon les experts de Xerfi qui
viennent de publier une étude consacrée au décollage de l’industrie 4.0.
D’abord parce que le développement des objets connectés pourrait permettre de
gagner en productivité et en qualité. Ensuite parce que la digitalisation de la
production devrait favoriser une production plus personnalisée, sur des volumes
plus réduits et à des coûts plus compétitifs. L’IIoT est par ailleurs un
formidable levier de développement pour les industriels. Au delà de la
production, il permet par exemple de proposer des services après-vente à forte
valeur ajoutée grâce au développement de jumeaux numériques et à la remontée de
données permettant une maintenance prédictive efficace. A terme, les
industriels pourront ne plus vendre des équipements mais des heures
d’utilisation de leurs produits. Reste qu’un tel bouleversement ne devrait pas véritablement
émerger avant une dizaine d’années, d’après les experts de Xerfi.
En
attendant, les grandes manœuvres ont commencé. Les lancements de plateformes
transversales dédiées à l’IIoT se succèdent à l’image de Predix (GE),
MindSphere (Siemens), Hana (SAP), Watson IoT (IBM) ou encore Azure IoT Suite
(Microsoft). A tel point que certains experts prédisent l’émergence prochaine
d’un acteur dominant et incontournable, une sorte de « Google des usines ». Mais
rien ne dit qu’un seul acteur réussira à devenir incontournable et à
marginaliser les autres. D’autant qu’à moyen terme, les solutions IoT devront s’imposer
au sein des entités industrielles plus petites.
Pour
l’instant, les grands groupes mondiaux cherchent à se positionner et à se
développer le plus vite possible sur le marché de l’IIoT pour y acquérir une légitimité.
General Electric a ainsi racheté 4 sociétés pour renforcer son offre dans l’IoT
entre septembre et novembre 2016 pour plus de 1,5 milliard de dollars. Engie a
créé de son côté sa propre Digital Factory en s’associant avec les Américains C3
IoT et Kony et Air Liquide mène son projet Connect en s’appuyant principalement
sur ses ressources propres et sur un écosystème de start-up.
Pour
les majors du conseil, comme par exemple Accenture, la transformation numérique
est également un axe majeur de développement : la transformation digitale
est une aubaine pour les entreprises de services numériques. Leurs compétences
sont de fait précieuses pour intégrer les nouvelles solutions IoT aux systèmes
d’information des entreprises.
La
France, qui a plusieurs cartes à jouer sur l’échiquier mondial de l’Internet
industriel des objets, ne manque pas d’atouts. Le pays compte en effet un
nombre important de PME et de startup dynamiques spécialisées dans les
différents maillons technologiques de la filière. L’étude de Xerfi cite par
exemple Actility, un spécialiste de l’IoT, ou encore Diota, un spécialiste de
la réalité augmentée. Et bien sûr quelques grands groupes mondiaux très actifs,
à l’image de Schneider Electric, Dassault Systèmes, Atos et, dans le secteur de
l’eau, Veolia, Suez et Saur qui développent chacun dans ce domaine un
écosystème évolué de Smart solutions.