Le SIAAP, service public de l’assainissement francilien, dépollue chaque jour les 2,5 millions de m3 d’eaux usées produites par près de 9 millions de franciliens. Ce sont six usines de dépollution, modernisées au gré de cinquante ans de vagues de construction, qui permettent aujourd’hui de rendre à la Seine et la Marne, une eau de qualité propice au développement d’une grande biodiversité.
Le mercredi 3 juillet 2019 vers 16h45, un incendie
s’est déclaré sur l’unité de clarifloculation de la station d’épuration Seine
Aval, située dans les Yvelines.
La mobilisation collective des services publics du
territoire a permis de réagir efficacement face à cette situation.
L’intervention des services de la sécurité civile a
permis de circonscrire l’incendie et de protéger les hommes et les femmes sur
et en dehors du site. Dans le même mouvement, les équipes du SIAAP ont fait
émerger des solutions techniques pour adapter l’exploitation de l’usine à ces
circonstances exceptionnelles.
Il aura fallu moins de trois jours pour recouvrer
la capacité à traiter les eaux usées produites sur notre bassin-versant.
La Seine a souffert du fonctionnement en mode
dégradé de notre station Seine Aval. Deux jours pendant lesquels les moindres
performances de l’usine ont conduit à rendre au fleuve une eau moins épurée.
L’apport d’une eau plus riche en matière organique dans une Seine, déjà
fragilisée par des conditions estivales prononcées, a conduit à une désoxygénation
de la rivière, provoquant un épisode de mortalité piscicole.
Une situation qui nous renvoie une trentaine
d’années en arrière lorsque l’assainissement francilien n’était pas suffisant
pour protéger nos rivières en périodes estivales et, surtout, nous rappelle combien
la Seine, petit fleuve qui traverse une des plus grandes agglomérations d’Europe,
est fragile.
Difficiles à vivre, ces moments mettent aussi en
lumière l’attachement des Hommes à leur mission de service public pour la
protection de l’environnement.
La force du service public s’est exprimée à travers
la mobilisation des acteurs du territoire, collectivités ou État, au-delà des
statuts publics ou privés, pour viser un intérêt commun, celui de préserver
notre Seine, berceau de vie de bien des territoires, du bassin parisien à
l’estuaire.
La science et la technique, vecteurs historiques de
progrès du monde de l’assainissement depuis les hygiénistes du 19ème siècle,
ont pleinement joué leur rôle dans ce moment difficile.
Les connaissances, les savoir-faire et les outils
innovants, fruits de collaborations durables entre le SIAAP et le monde de la
recherche, ont été mis au service du suivi de la rivière et de son écologie.
Nos experts ont interagi avec les scientifiques spécialistes de la Seine. Les
chercheurs des Universités
(Sorbonne-Université, Rouen et Caen) et les équipes
du Groupement d’Intérêt Public-Seine Aval, avec lesquels nous partageons
l’objectif ambitieux de construire un réseau de mesure homogène et cohérent à
l’échelle de la Seine (projet PHRESQUES), ont apporté leur expertise précieuse
pour évaluer l’impact environnemental de l’incendie.
J’ai souhaité que les équipes de scientifiques impliquées
dans cette évaluation puissent proposer une synthèse de l’ensemble des
résultats acquis durant l’été. Ma volonté est de partager, en toute
transparence, avec l’ensemble des acteurs de l’environnement, une vision
objective de l’impact environnemental de l’incident du 3 juillet.
Jacques OLIVIER
SIAAP – Directeur Général
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