Les chiffres ont de quoi impressionner : 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1er fournisseur d’instrumentation de mesure des process et de laboratoire, un taux de R&D supérieur à 7%... Pour son 70ème anniversaire, Endress+Hauser a invité à Bâle plus de 1000 clients et 5000 collaborateurs à réfléchir à la transformation durable de l’industrie des process. L’enthousiasme lors du Global Forum était partagé et authentique. Pourquoi ? Claunel Massies, directeur général d’Endress France, analyse la relation forte et assumée de dépendance vis à vis des clients qui fait selon lui la différence.
L’eau, l’industrie, les nuisances : De toute évidence, la longévité et les résultats de l’entreprise tiennent principalement à la collaboration entre les équipes d’Endress+Hauser partout dans le monde, ses clients et ses partenaires. Faire partie de la solution et non du problème, c’est notamment ce que Matthias Altendorf, CEO du groupe, a souligné en introduisant le Global. En tant que nouveau directeur général d’Endress France, que retenez-vous de ce forum ?
Claunel
Massies :
La combinaison de la réussite économique
d’Endress+Hauser avec les valeurs clés que sont les relations entre clients,
partenaires et collaborateurs ne sont pas nouvelles et nourrissent la
réputation du groupe sur tous ses marchés depuis 70 ans.
Depuis
le Global Forum, qui s’est tenu dans la ville emblématique de la coopération transfrontalière
entre acteurs suisse, allemands et français qu’est Bâle, il s'est passé quelque
chose de très important : la démarche « Insights
for sustainable decisions » est devenue authentique. Déployée pendant une
semaine, elle illustre le mieux la relation forte qu’Endress+Hauser s’impose
pour développer avec l’écosystème l’originalité des propositions techniques et
leur avance technologique.
Lors
du Global Forum, nous n’avons rien vendu.
Nous étions là avec nos partenaires et nos clients pour réfléchir à
demain et à ce que nous devions faire ensemble pour atteindre nos objectifs
communs.
Aussi, si l’esprit
précurseur et la culture de la relation client ont fait la réussite de
l’entreprise à ces débuts, continuer à les développer dans un groupe de plus de
15 000 collaborateurs, reste selon moi remarquable et unique dans le domaine.
EIN :
Sur le thème « Insights for sustainable decisions », l’événement proposait un
showroom dédié à l’Open integration, réunissant plusieurs filiales du groupe
Endress et des partenaires : on retrouvait Rockwell Automation, Pepperl+Fuchs
ou Honeywell pour ne citer qu’elles.
Avez-vous reçu des clients, des partenaires français ?
C.M :
Cette
semaine était intense. Et elle a eu des répercussions indéniables sur la
manière dont avec nos partenaires-clients nous devons nous comporter pour agir
sur la transformation durable de l’industrie des procédés. Il y a eu sans
conteste un avant et un après Global Forum.
Avant,
nos clients ne comprenaient pas réellement ce que nous essayions de faire. L’après
est totalement différent. Depuis, nous n’avons aucun mal à convaincre l’écosystème
de passer plusieurs jours chez nous pour identifier des sujets, créer des
nouvelles équipes associées qui pourraient à terme donner lieu à des solutions
globales.
Lors
du Forum, tous les domaines clés sur lesquels nous avons des actions ciblées
étaient présents. Les clients français et tous nos grands
clients de l’eau étaient fortement représentés. Certes en Suisse, à 15km de la
frontière française, on peut estimer que l’importance de la représentation française
au Forum par rapport aux grands voisins européens est surtout due à la qualité de la
relation qu’Endress+Hauser France entretient avec ses clients depuis longtemps
et à l’attention très particulière que la famille Endress+Hauser accorde au
marché français. N’oublions pas que la structure a été dirigé par monsieur Endress
il y a plusieurs années et que l’entreprise est un acteur très impliqué localement.
EIN :
Comment les structures régionales
contribuent-elles à la R&D ? Avez-vous réellement la capacité d’innover
dans chacune des entités ? Quels nouveaux besoins percevez-vous dans le domaine
de l’eau ?
C.M : On a un avantage indéniable sur le marché français, c’est de profiter de
la proximité avec les usines de production et des programmes lancés par les
équipes de R&D dans le périmètre de l’Europe.
Et en même temps, le groupe qui est en train de
s’internationaliser organise sa R&D comme des projets multilocalisés. Des
équipes projets sont retenues par domaine à l’image de l’organisation du global
Forum pour dialoguer avec scientifiques, industriels, ingénieurs.
Sur le marché de l’eau, par exemple, on ne nous
attend plus sur les composants mais sur l’impulsion que donne l’utilisation de
la digitalisation pour améliorer l’infrastructure.
Concrètement, à Milan, on vient de passer du projet
à la réalisation. On vient de fournir plus de 200 panneaux d’analyse connectés,
avec tout type d’analyse, sur un réseau de plus de 5000 km de distribution
d’eau, 2000 km d’égouts dans un système de cloud complet assorti d’un
dispositif de maintenance des installations pendant 10 ans.
Ce retour d’expérience que nous pourrons partager prochainement avec d’autres collectivités, démontre qu’on est déjà plongé dans le monde de demain, le monde que nous avons décrit lors du Global Forum en juin.
Propos
recueillis par Pascale Meeschaert