En 2017, Endress+Hauser, spécialisée dans le développement de solutions et d’instruments de mesure, a vu son chiffre d’affaires et ses bénéfices progresser notablement. Ces résultats sont dus pour une large part aux efforts consentis par le groupe en matière d’innovation. Efforts qui vont s’intensifier, notamment dans les domaines de l’internet industriel des objets dont le potentiel est jugé considérable.
L’année 2017, s’est soldée, pour Endress+Hauser, par des
résultats satisfaisants. Le groupe a vu
son chiffre d’affaires progresser de 5 %, à hauteur de de 2,241 milliards
d’euros. Et encore, les
effets du taux de change ont empêché l'entreprise de présenter des chiffres
plus favorables encore. « En
devises locales, nous avons enregistré une croissance de 6,5 % et, dans le
domaine de l’instrumentation, de 8,0 % », a ainsi expliqué le CEO, Matthias
Altendorf, lors de la conférence de presse annuelle du Groupe à Bâle. Les raisons de ce succès ? Le
groupe a d’abord surfé sur une meilleure conjoncture dans ses secteurs
d’activités traditionnels. La forte consommation des ménages, la stabilisation
du prix du pétrole, une demande soutenue en matières premières ainsi que de
faibles taux d’intérêt ont créé les conditions d’une nette reprise de l’investissement
dans les industries de process. Par ailleurs, les incertitudes politiques,
liées aux tensions actuelles en matière de commerce international, n’ont pas
encore trouvé de traductions concrètes sur les différents marchés du groupe.
De bons résultats ont donc été enregistrés dans pratiquement toutes les régions du monde, notamment en Chine et aux Etats-Unis, et dans la plupart des industries à l’exception du secteur de l’énergie. De nombreux pays changent actuellement leur mix énergétique, en investissant dans les énergies renouvelables, ce qui se traduit par une baisse d’investissements au niveau global, et en favorisant l’électricité, énergie sur laquelle le groupe n’est pas positionné.
L’innovation, moteur du groupe
Mais ce qui
justifie le plus les progrès enregistrés en 2017, selon Laurent Mulley,
Directeur Général d’Endress+Hauser France, ce sont les innovations développées
par le groupe cette année. « Nous
avons apporté des ruptures, de nouveaux dispositifs que nos confrères n’avaient
pas » explique-t-il.
L’année
dernière, 57 nouveaux produits et 571 options ont été présentés et plusieurs
d’entre eux primés (cf encadré). L’effort, en matière de recherche et de développement
a d’ailleurs été porté à hauteur de 7,6 % du chiffre d’affaires, passant ainsi
à 170,7 millions d’euros. Au total, 261 dépôts de brevet ont été réalisés dans
le monde entier, portant à 7479 le nombre de brevets et titres de propriété
industrielle du groupe.
Par ailleurs, Endress+Hauser
s’oriente de plus en plus vers des solutions de digitalisation, comme
l’explique Laurent Mulley : « Les
avantages de la digitalisation apparaissent clairement dans le cadre des
industries de process. Une mise en réseau accrue ouvre de nouvelles
opportunités au niveau de l'optimisation des process et améliore l'efficacité
des sites ». Endress+Hauser élargit par conséquent en permanence son
offre de produits, de solutions et de services afin d'améliorer la productivité
des clients et la disponibilité de leurs ouvrages. L’Internet Industriel des
objets (IIOT) et son potentiel énorme en matière de maintenance prédictive, de
gestion des informations des actifs, de configuration des équipements, pour ne
citer que ces quelques exemples est donc au centre des préoccupations du groupe
En outre, trois
rachats d’entreprises sont venus consolider l’offre du groupe dans les domaines
de la mesure et de l’analyse des paramètres influençant la qualité. Ces
produits sont représentés par les systèmes de SensAction, qui mesurent les
concentrations dans les liquides, par les capteurs d’IMKO Micromodultechnik,
qui détectent l’humidité dans les solides, et enfin par la technologie de Blue
Ocean Nova, qui permet d’intégrer des procédés spectroscopiques directement au
sein du processus de production.
Dans le domaine de
l’eau, l’entreprise a présenté plusieurs innovations au niveau de la
surveillance des milieux naturels et du pilotage des ouvrages de traitement. « Le cycle de l’eau est aujourd’hui au
centre des politiques environnementales menées par les agences de l’eau pour
préserver la ressource et l’utiliser au mieux jusqu’au point de consommation :
il est devenu impératif de limiter les fuites, et utiliser l’énergie de la
manière la plus efficace possible » explique Matthieu Bauer,
Responsable de marché Environnement Energie chez Endress+Hauser France.
La qualité de la
ressource est aujourd’hui très variable sur le territoire, en raison,
notamment, du poids des activités agricoles, industrielles, et de
l’urbanisation. 300 points de captage sont ainsi fermés chaque année en France
en raison d’une mauvaise qualité de l’eau. Ceci souvent en raison de la
présence de nitrates et de pesticides, ou d’autres substances. Il est donc
nécessaire, voire stratégique, de disposer de solutions permettant de mesurer
la qualité de l’eau. Et la demande des collectivités et des exploitants
s’oriente de plus en plus souvent vers une mesure en ligne, de façon à pouvoir
agir directement et rapidement en cas de besoin.
« Nous avons donc conçu des platines d’analyse
avec différents types de capteurs pour pouvoir proposer des solutions de mesure
de la qualité de l’eau directement à proximité du cours d’eau » explique
Matthieu Bauer. « L’objectif est de
pouvoir détecter directement des dégradations de la qualité de l’eau, et de
pouvoir ensuite réagir immédiatement en cas de besoin ». pH, redox,
oxygène dissous, turbidité, conductivité, nitrates, chlore… le groupe propose un
panel de solutions complètes ainsi qu’un centre de compétences dédié pour
développer des stations sur mesure. Ce centre a permis à Endress+Hauser de
gagner en réactivité et en compétitivité en proposant des outils adaptés et personnalisés,
capables de répondre aux besoins les plus fréquents comme aux demandes les plus
spécifiques. Ces développements permettent à l’exploitant de disposer d’une
mesure en continu, tout en bénéficiant de coûts d’installation réduits, et en
maitrisant mieux ses coûts d’exploitation. Ils permettent également de mieux tracer
et monitorer la qualité des eaux distribuées et ainsi de pouvoir affiner les
informations délivrées aux consommateurs.
Une autre
innovation concerne l’optimisation de la régulation des bassins d’aération, un
process clé celle-ci représentant jusqu’à 60% de la consommation électrique d’une
station d’épuration biologique. « Nous
allons pouvoir proposer de nouvelles solutions pour optimiser l’aération des
bassins d’ici la fin de l’année », explique Matthieu Bauer. Jusqu’à
présent, le suivi de l’oxygène et du redox permettait de piloter l’aération des
bassins, ces indices permettant de disposer d’informations sur les
concentrations en ammonium et nitrates. Liquiline Control permettra de varier
l’apport en oxygène sur la base d’une mesure directe de ces paramètres, ce qui
pourrait permettre d’économiser jusqu’à 22% d’énergie. « Ce module assurera le suivi en temps réel des deux variables et
pilotera l’aération des bassins directement » explique Matthieu Bauer.
Il assurera un respect permanent des valeurs limites et un fonctionnement
stable des installations, même en cas de variations importantes des charges
entrantes. Cette solution, clé en main et prête à l’emploi, s’insérera dans un
système évolutif bien plus vaste, le groupe développant également différents
outils pour pouvoir fournir aux exploitants des tableaux de bord permettant
d’assurer un suivi analytique des données, un meilleur contrôle des process et
des consommations énergétiques associées.
Endress+Hauser
s’est par ailleurs résolument engagé sur la voie de l’IIOT, pour accompagner
ses clients dans leur démarche de digitalisation (cf encadré). Comme le précise
Marianne Hatterer, responsable marketing Life Cycle Management, « Aujourd’hui, les clients veulent contrôler
leurs process et optimiser leurs consommations en temps réel. La problématique
des coûts les pousse notamment à agir dans ce sens ». Le groupe a
ainsi rassemblé ses activités liées à l'IIoT dans une filiale basée à Freiburg,
en Allemagne, pour pouvoir répondre aux exigences de la digitalisation. Des spécialistes
y travaillent exclusivement sur des produits, solutions et services pour des
sites numérisés, notamment des solutions Cloud personnalisées et surtout
sécurisées. Le groupe donne en effet la priorité absolue à la sécurité des
données lors du développement d'applications Cloud. « Lors des discussions avec les clients, la deuxième question qui est
presque toujours posée concerne nos standards de sécurité et les mesures pour
les assurer, explique Thomas Schmidt, chef de projet StarAudit chez Endress+Hauser,
c'est pourquoi nous avons décidé
d'effectuer un audit complet par l'intermédiaire d'un organisme indépendant ».
Audit qui s’est soldé par une certification pour la sécurité et la durabilité
de ses services numériques. Grâce aux premiers
produits et services numériques développés, Endress+Hauser aide ses clients à
optimiser leur process et ainsi à augmenter l'efficacité de leurs
installations. Avec l'application web Analytics, par exemple, tous les
appareils de terrain d'une usine, y compris ceux d’une marque tiers, peuvent
être rapidement recensés et analysés ce qui réduit considérablement le temps
requis pour un inventaire de la base installée. L'application permet également
d’identifier les points de mesure critiques et indique les possibilités de
standardisation. D'autres informations, comme par exemple les produits
successeurs de gammes en arrêt de produit, sont également affichées.