Novateur à la fois sur le plan technique et juridique, le forage de l’Albien mis en place par le groupe Saur pour le compte de la commune de Saint-Germain-en-Laye, présente deux avantages : l’alimentation en eau brute et la valorisation thermique de l’eau.
Après trois années d’obtention d’autorisations administratives et de travaux, la mise en service du nouveau forage géothermique de Saint-Germain-en-Laye a été inaugurée le 14 février.
Le choix de la SEMOP
La gouvernance choisie pour réaliser le projet a pris la forme d’une Société d'économie mixte à opération unique (SEMOP), Caliti, qui devient ainsi le 4ème partenariat public-privé mis en place par le groupe Saur. Dans le cadre du montage financier, le capital détenu par l’industriel s’élève à 51%, tandis que la ville de Saint-Germain-en-Laye et la Banque des Territoires détiennent respectivement 34% et 15%. « Ce partenariat avec Saur et la commune de Saint-Germain-en-Laye est novateur à la fois sur le plan technique pour la production de chaleur et d’eau potable, mais aussi sur le plan juridique et financier avec le montage d’une SEMOP qui allie le public et le privé. Nous sommes très fiers d’avoir contribué au financement de ce projet aux côtés de la Ville, dès les premières études. Il matérialise notre capacité d’intervention pour des Territoires plus durables auprès des collectivités et de leurs partenaires », souligne Richard Curnier, directeur régional Ile-de-France de la Banque des Territoires.
D’une durée de 26 ans, la mission de la SEMOP consiste
à réaliser un forage à l’Albien de près de 600 mètres, permettant d’alimenter le
réseau de chauffage urbain, et de vendre l’eau brute à la ville en vue de sa potabilisation.
Au final, ce sont 980 000 m3 d’eau qui sont pompés chaque année, soit
30 % de la consommation de la ville de Saint-Germain-en-Laye, qui viendront en
déduction d’un achat d’eau auprès de Suez.
La nappe de l'Albien est une immense réserve aquifère sous le bassin parisien qui doit son nom à l’ère géologique du Crétacé. On estime que la nappe a plusieurs milliers d'années, (20 000 ans selon certains experts), qu’elle est très riche en fer et d'une pureté exceptionnelle. Chaque année, dans le cadre des quotas des collectivités, Saint-Germain-en-Laye a l’autorisation de pomper dans cette réserve stratégique dont l’exploitation est très encadrée. Le forage actuel, installé sur la commune du Pecq, en bord de Seine, est en zone inondable, dans un secteur difficile d'accès. Le nouveau forage vient donc le remplacer. L’eau extraite du sous-sol ne nécessite qu’un traitement léger de déferrisation avant d’être injectée dans le réseau d’eau potable. La commune a réalisé, en parallèle, une unité de déferrisation, un nouveau réservoir de stockage et le raccordement au réseau actuel.
Gisement de chaleur
L’Installation de valorisation thermique (IVT) d’une puissance de 3 000 MW fournira 6 800 MWh de chaleur sur la période 2021-2024. A compter de 2024, plus de 16 200 MWh seront injectés dans le réseau de chaleur urbain et raccordés à l’écoquartier de l’hôpital.
Grâce à cette nouvelle source d’énergie
géothermique, le réseau de chaleur urbain verra sa part d’énergie renouvelable
passer de 50 à près de 80 %. « C’est un showcase dans le monde de l’eau, se félicite
Patrick Blethon, président exécutif du groupe Saur, qui va permettre à la ville
de Saint-Germain de passer de 50 à 80% d’énergie renouvelable en 2024. Cette
réalisation est vertueuse à plusieurs titres : production d’énergie
renouvelable, sécurisation de la ressource, rétrocession des actifs de la SEMOP
à la fin du contrat. C’est un bel exemple de collaboration public-privé et de
notre engagement aux côtés des pouvoirs publics pour optimiser le traitement de
la ressource ».