Soutenue par Razel Bec et Triverio Construction, Groupe 6, Artelia, BG Ingénieurs et Fayat Energie Services, Degrémont France filiale du groupe Suez, s’est engagée depuis le 20 avril dans la construction de sa première usine Ressource à Nice. D’un montant de 700 millions d’euros d’investissement et d’une capacité de 680 000 EH, cette nouvelle station d’épuration produira quatre fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme aujourd’hui. Elle sera mise en service fin 2030.
Les choix de conception de la nouvelle station d’épuration Haliotis 2 ont été dictés par une double volonté : être sobre en énergie, et réutiliser au maximum les ressources du site sur place.
Ainsi, l’usine sera équipée de toutes les technologies brevetées par Suez pour accompagner la métropole de Nice dans sa trajectoire climatique d’ici 2030 et traiter les effluents de 6 communes supplémentaires soit 26 communes au total.
Haliotis 2 permettra une valorisation énergétique optimale des boues issues de l’épuration des eaux usées produisant 43 GWh par an de biogaz, soit la consommation de 11 000 logements ou de 290 bus, 27 GWh/an de chaleur issues des calories des eaux usées traitées et 26 GWh/an de production de chaleur et de vapeur sur l’unité de valorisation énergétique (UVE) de l’Ariane. Le volume de boues produites sera également réduit de 70 % par rapport à l’usine actuelle, divisant ainsi par 3 le nombre de camions nécessaires à leur acheminement.
Assurant une partie de l’autonomie en énergie du bâtiment d’exploitation, des panneaux photovoltaïques devront permettre de produire 475 mégawattheures (MWh) par an d’électricité.
Dès 2028, l’installation d’une unité industrielle de réutilisation des eaux usées traitées couvrira les besoins en arrosage des espaces verts et de nettoyage des voiries de la ville, soit 5 millions de mètres cubes d’eau par an sur le territoire. Disposant de 68% de surfaces perméables supplémentaires par rapport à la situation actuelle, Haliotis 2 offrira en outre l’opportunité d’une réserve de biodiversité de 4,5 hectares en entrée de ville.
Instrumentation et technologie
Par-delà les traitements, c’est également l’ensemble des instruments et des technologies qui font qu’Haliotis 2 sera une usine de pointe : 20 capteurs de mesure en continu des bruits, odeurs et poussières assureront une surveillance complète des nuisances tandis que 28 tours de désodorisation traiteront 300 000 m3 d’air par heure lors de sa mise en service en 2030.
L’analyse des données permettra d’anticiper les épisodes de pluie et de lisser les débits traités dans l’usine afin d’optimiser le remplissage des bassins Ferber et Arson.
Une revitalisation globale
En plus de s'intégrer dans l’écosystème local, (200 emplois créés lors de la phase construction et 60 en phase d’exploitation), Haliotis 2 entend devenir un catalyseur de la recherche dans le domaine de l’environnement sur la façade méditerranéenne : deux démonstrateurs industriels de 150 mètres cubes par heure sont conçus en partenariat avec l’Université Côte d’Azur et l’Institut méditerranéen du risque de l’environnement et du développement durable (IMREDD) pour l’évaluation des traitements contre les micropolluants (perturbateurs endocriniens, substances émergentes).
« Par
son ampleur, son caractère innovant, son engagement dans une économie circulaire
et durable, Haliotis 2 sera une référence pour un traitement des eaux usées adapté
aux grands défis de notre siècle » se félicite Sabrina Soussan, présidente
directrice générale de Suez.