Le SIAAP a présenté le 17 janvier dernier sur son site de Colombes (92) un puits de carbone qui répond à deux objectifs : la purification de l’air et la production d’une énergie verte grâce à la valorisation des rejets de CO2.
Ce
puits de carbone, installé en partenariat avec SUEZ, est constitué d’une
colonne remplie d’eau dans laquelle des micro-algues sont mises en culture.
Grâce à la capacité de ces micro-algues à fixer le CO2, un puits de
carbone de 1 m3 d’eau permet de fixer une quantité de CO2
équivalente à celle de 100 arbres, soit 1 tonne de CO2 par an.
Le
caractère innovant de ce projet réside dans la maîtrise de l’ensemble de la
chaîne de purification et de production : le CO2 issu des fumées du
four d’incinération des boues de l’usine Seine centre, est capté par la colonne
; dans cette colonne et par effet de photosynthèse, les algues fixent le CO2
dissous dans l’eau et vont ainsi croître et se multiplier. L’air qui ressort de
la colonne est épuré, les algues arrivées à terme sont prélevées puis
méthanisées afin de produire du biométhane.
Le
transport de ces algues excédentaires peut être envisagé directement par le
réseau d’égout, vers les stations d’épuration équipées de digesteurs.
Un
programme scientifique élaboré avec la Direction Développement et Prospective
du SIAAP et SUEZ va permettre d’évaluer précisément les performances, coûts et
contraintes de ce puits de carbone, au cours des 6 prochains mois
d’expérimentation industrielle.
Car
si elles ont déjà été testées en laboratoire, les conditions de fonctionnement
du puits de carbone ne l’ont pas encore été en grandeur nature. Quel est
l’impact du Puits de carbone sur les micropolluants de l’air ? Quelles
quantités de biomasse et d’oxygène ce procédé peut-il produire ? Quel est le
pouvoir méthanogène de la biomasse produite par les micro-algues ? Comment
affiner les réglages en cas de fortes concentrations en CO2 ?
Jusqu’au
mois de juin 2017, des tests vont être réalisés pour étudier plus précisément deux
paramètres. La luminosité tout d’abord, qui influe énormément sur le
fonctionnement du puits de carbone en favorisant la photosynthèse. En fonction de
la concentration en CO2, le puits a plus ou moins besoin de lumière
pour fonctionner de façon optimale. Ensuite, l’apport en nutriments : pour
se développer, les micro-algues ont besoin de sources azotées que l’on peut
ajouter dans la colonne. Quelles quantités de nutriments sont nécessaires pour
que les micro-algues se dupliquent au mieux ?
Enfin,
plusieurs souches d’algues vont être étudiées afin d’observer la façon dont
elles réagissent en fonction des conditions (pH, températures, luminosité,
etc.).