L’unité de filtration de l’usine de production d’eau potable de Choisy-le-Roi est une filière complexe. Elle comprend 51 filtres à sable répartis en 3 tranches de filtres, elles-mêmes réparties en tranches paires et impaires. Exposée à des désordres chroniques liés à la technologie des fonds de filtre depuis des années, la modernisation de la filière impose de multiples contraintes qui nécessitent de programmer les travaux sous BIM. « Pour des opérations d’envergure, nous avons commencé à avoir recours à la démarche BIM dès la fin de l’année 2015, explique Isabelle Radlak, cheffe du service Ouvrages du Sedif. Pour le chantier de Choisy-le-Roi, le choix du BIM était incontournable. La rénovation des fonds de filtres avec le passage à une technologie de plancher Leopold, ainsi que la réhabilitation du génie civil, et des équipements hydrauliques nécessitent une modélisation 3D mais aussi et surtout une nouvelle méthode de travail qui permet d’associer à des éléments graphiques des données intelligentes et structurées, ce que l’on appelle les métadonnées. Dans ce type de projet, la clé de la réussite est de rassembler des partenaires en maîtrise d’œuvre ou en travaux, qui ont des BIM manager rompus à cette nouvelle méthode de travail ». Cela induit une grande mécanique entre tous les intervenants du projet autour d’une interface codifiée qui est organisée soit par des échanges de données, soit en permettant une intervention directe du BIM manager sur le modèle. Les réunions de chantier sont ainsi doublées par des réunions BIM qui permettent d’analyser, de contrôler, visualiser très tôt dans l’étude du projet la détection des problèmes. « Si la démarche prend a priori du temps en phase de conception, elle sert en réalité à améliorer le pilotage du projet sur tout son cycle de vie. Elle prend mieux en compte les ajustements des coûts de construction qui sont extraits en temps réel et permet de fiabiliser in fine l’exploitation des ouvrages grâce à la maquette numérique qui est constamment tenue à jour ».
« Effectivement, dès 2015, lors d’une réponse à appel d’offre, nous avons en tant que maître d’œuvre pris le parti de proposer au SEDIF la démarche alors innovante d’engager les études de conception de la rénovation des unités de filtration de l’usine de Choisy-le-Roi en suivant un processus BIM », explique Emmanuel Cornut, directeur du département Eau & Génie Urbain d’Artelia. « Sous la direction de nos BIM managers, nos projeteurs, ingénieurs d’études et directeurs de travaux sont aujourd’hui rompus au travail collaboratif de la démarche BIM, et ceci de la phase de conception, à la phase d’exécution jusqu’à l’obtention du « DOE numérique » (Dossier des Ouvrages Exécutés). Nous sommes convaincus que la maquette numérique initiée en conception, complétée par les entreprises de travaux jusqu’à la réception, constitue l’outil de centralisation et de compilation de l’ensemble des données et d’informations de l’ouvrage et qu’elle permet d’évoluer ensuite vers la gestion patrimoniale et l’exploitation-maintenance ».
