Alors que le marché du biogaz s’organise et s’intensifie en France, Biogaz Services, spécialisé dans le montage, le suivi biologique, l’entretien et la maintenance des unités de méthanisation agricoles, a confié à Wessling des analyses destinées à tester l’efficacité d’enzymes naturelles et l’innocuité d’antitartre. Après 28 jours d’incubation dans des mini réacteurs, les différentes modalités mises en place se sont avérées concluantes.
Avec le développement de la filière méthanisation en France, les sites d’exploitation sont de plus en plus sollicités par les fournisseurs de produits complémentaires. Afin d’aider les exploitants, Biogaz Services a pris l’initiative de faire un état des lieux du marché des enzymes naturelles. « Les enzymes sont vendues comme catalyseurs de production de biogaz. Pour un tonnage de déchets égal, les enzymes augmentent la production de biogaz grâce à l'optimisation de la dégradation de la matière organique », explique Nadège Perret, chargée de Suivi Biologique chez Biogaz Services.
Biogaz Services a pris contact avec trois fournisseurs d’enzymes français. Après avoir prélevé les échantillons, l’entreprise les a confiés aux laboratoires Wessling. « Nous avons réalisé des tests d’incubation en utilisant des mini réacteurs. Chaque essai a été répété trois fois. L’objectif était de créer un environnement industriel à petite échelle », déclare Robin T’Jampens, responsable du Pôle Déchet chez Wessling.
Le laboratoire a testé quatre modalités : la première, sans enzyme, a servi de référence. Les trois autres contenaient chacune une enzyme fournie par Biogaz Services. Elles ont été testées avec un même produit à digérer, du seigle, en suivant le dosage préconisé par le fabricant. « Il faut compter un minimum de 28 jours d’incubation », précise Robin T’Jampens. « Nous analysons l’effet de chaque enzyme par rapport à un produit standard en comparant leur production de biogaz. Les tests sont encore en cours, mais l’on s’aperçoit que les enzymes ont un effet bénéfique sur la rapidité de dégradation de la matière organique. »
Des tests sur les antitartres concluants
A la demande d’un exploitant, afin de s’assurer que l’antitartre utilisé n’allait pas perturber le métabolisme des bactéries présentes dans le digesteur et donc la production de biogaz, Biogaz Services et Wessling ont effectué des tests en laboratoire sur trois antitartres vendus sur le marché. « C’était une première pour nous. Nous n’avions encore jamais été confrontés à cette problématique. C’est pourquoi il nous paraissait essentiel de faire appel à WESSLING avant d’utiliser un antitartre à échelle du digesteur », explique Nadège Perret. Comme pour le test avec les enzymes, un digesteur a été simulé à échelle laboratoire grâce à des mini réacteurs. « Nous avons analysé trois antitartres avec deux concentrations différentes. Nous avons donc mis en place 6 modalités », précise Robin T’Jampens. L’incubation a duré 31 jours avec un mini réacteur témoin dans lequel Wessling n’a pas ajouté d’antitartre. « Nous avons mesuré la quantité de biogaz produite tous les jours et avons pu conclure que tous les antitartres testés présentent un impact négatif, allant de 2 % à 30 % de perte de production de biogaz », affirme Robin T’Jampens. « Grâce à la quantification de la perte de biogaz associée à chaque antitartre, nous avons pu préconiser à l’exploitant le produit avec le moins d’impact sur sa production » souligne Nadège Perret.